A la tête d’un réseau de trafic de drogue à Moulins ?
Son nom a d’abord émergé, en 2022, de deux affaires de trafic de stupéfiant, à Moulins. Puis, son surnom, “Kaaris”, inspiré du rappeur, est également apparu, soufflé aux oreilles des policiers par des informateurs anonymes.De quoi déclencher une enquête qui a abouti le 12 septembre 2023, à l’interpellation d’Eric R. à Moulins.
Cannabis et cocaïneIl est suspecté d’être à la tête d’un réseau de trafiquants de drogue qui auraient arrosé l’arrondissement moulinois. « Il est un des principaux trafiquants de cannabis et cocaïne depuis des années à Moulins », a indiqué mercredi 3 avril, l’avocate générale, Alexa Carpentier, à la chambre de l’instruction à Riom où le suspect, en détention provisoire, demandait à être remis en liberté. « C’est un réseau structuré avec des revendeurs et des livreurs (*) ». Un trafic dont le QG pourrait être un appartement situé rue de l’Oridelle. Occupé par un locataire sous tutelle, il en aurait été évincé par les trafiquants jusqu’à se retrouver à dormir dehors. Sa tutrice avait donné l’alerte.
Casier judiciaire viergeMis en examen pour trafic de stupéfiant, association de malfaiteurs et cession de matériel de guerre (des armes), le suspect âgé de 35 ans, casier vierge, père de trois enfants, titulaire d’un diplôme de paysagiste, a longtemps travaillé à l’aéroport de Roissy avant d’être licencié. Sans emploi depuis trois ans, se serait-il livré au trafic de drogue ? C’est ce que cherche à déterminer l’enquête menée par les policiers moulinois de la sûreté urbaine et la police judiciaire de Clermont-Ferrand. Des investigations qu’il suivra depuis sa cellule.
Il reste en détention provisoireMercredi, les magistrats l’ont en effet maintenu en détention. S’il avait mis en avant sa vie de famille et l’absence de condamnation pour appuyer sa demande de sortie, l’avocate générale avait souligné « le risque de pression, de concertation » avec d’autres acteurs de l’affaire. Risque également de fuite et de replonger dans le trafic duquel il est soupçonné.
(*) Deux femmes qui auraient effectué des livraisons sont mises en examen.
Leïla Aberkane