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Апрель
2024

Pourquoi les assistants familiaux de la Corrèze sont-ils en grève ?

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«Famille d’accueil en danger », ASS FAM maltraités, qui les protège ? », « ASS FAM, malmenés, épuisés mais pas résignés ». Les slogans ont fleuri, ce mardi, dans la cour devant l’Hôtel Marbot, à Tulle. Les « ASS FAM » à savoir les assistants familiaux, ces personnes salariées du Département qui reçoivent les enfants placés, se sont massivement mobilisés. Au nombre de 166 en Corrèze, ils étaient 122 déclarés grévistes et une cinquantaine étaient présents devant le Conseil départemental.

De multiples raisons à la grogne

« Une première », ont déclaré les porte-paroles. Les raisons de la grogne sont multiples.

« La première, ce sont les informations préoccupantes », explique Sandrine Solare. Ces « IP », comme ils les appellent, ont augmenté depuis 2 ans. Ce sont des signalements faits par un tiers (Education nationale, sphère médicale, enfant lui-même…) qui alertent sur une possible mise en danger de l’enfant. Dans ce cas, les enfants peuvent être enlevés préventivement à leur famille d’accueil le temps de l’enquête administrative voire judiciaire. « On est coupable avant d’avoir été jugés. Dans ces cas, l’assistant familial se retrouve seul, sans info. On demande qu’un représentant du personnel puisse être présent autour de la table pour établir la véracité des faits. Ce n’est pas le cas actuellement. Cela plonge certains dans un désespoir total et on craint des suicides comme cela a été le cas ailleurs », redoutent Hugues Galindo et Gilles Dericq.

Difficultés à poser des congés

L’autre préoccupation est celle de la grande difficulté à poser des congés. « On y a droit comme tous salariés, on fait du 7/7 et du 24/24. On a besoin de repos. Il y a une fatigue professionnelle qui va arriver au burn-out », craint Gilles Dericq. Alors que les capacités d’accueil sont occupées à 100 %, difficile de trouver un collègue en relais. Les manifestants réclament une solution d’hébergement de relais d’une capacité de 30 enfants. Ils espèrent aussi une revalorisation de la somme allouée comme indemnité d’entretien dans un contexte d’inflation « pour assurer les besoins des mineurs confiés ». Cette somme est actuellement de 14,70 € par jour pour les enfants de moins de 10 ans et 16 euros pour les 10-18 ans. « Trop peu alors que cette somme intègre tout : coiffeur, eau, électricité, cantine, frais culturels…  », souligne Sandrine Solare.

Une rencontre est prévue vendredi avec le président Pascal Coste. Ce mardi, une délégation a toutefois été reçue par Franck Paulhe, directeur général des services, qui « partage les préoccupations » des assistants familiaux. Concernant les « IP », ce dernier a reconnu leur augmentation « dans une société où la parole se libère et où la situation des enfants se complexifie ». Il reconnaît  que face à l’annonce d’une IP « il faut travailler le lien, améliorer la communication et le partage des infos, on peut toujours améliorer les choses ». 

Laetitia Soulier