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Апрель
2024

Un livre et une exposition pour rendre hommage au cinéma Le Normandy d'Aurillac

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Le projet a été longuement mûri. Fait de rencontres avec le dernier gestionnaire du lieu, Jean-Pierre Cinqualbres, du constat que beaucoup de Cantaliens se sont assis sur ses fauteuils rouges, et parfois accoudés au coin bar à l’entracte en laissant une petite part de leur histoire, de leur vécu, de leur jeunesse à l’intérieur. Le Normandy, le cinéma de la rue des Carmes, fermé depuis 2015, devant lequel on passe et on n’entre plus, a conservé sur sa façade les traces des affiches des films projetés au fil du temps depuis son ouverture en 1945.

Une série sur les années 50

Un lieu emblématique à redécouvrir

Pour lui rendre un dernier hommage et raviver un peu l’âme de ce cinéma disparu, le photographe Dorian Loubière a publié Le Normandy. Au gré des pages et des images, il fait entrer à nouveau le lecteur dans les salles et donne à voir ce qu’on n’aperçoit plus derrière les grilles baissées.

« Quand il a fermé, j’étais en étude de photographies et je l’avais pris comme l’un des sujets que je devais réaliser parce que j’avais envie de voir ce qu’il était devenu, explique Dorian Loubière. J’ai contacté le dernier gestionnaire du cinéma, Jean-Pierre Cinqualbres. Il m’a raconté l’histoire du Normandy, il y a passé toute sa vie et avait beaucoup d’anecdotes à raconter. Et j’ai vu qu’autour de moi, les gens étaient curieux de savoir ce qu’il allait devenir. »

Que l’on ait 70 ans ou 20 ans, on a tous la même réaction : cela rappelle des souvenirs. C’est un lieu emblématique d’Aurillac et je trouvais dommage qu’il soit voué à disparaître dans l’oubli

« En 2018, il m’a laissé accéder au cinéma, j’ai pu faire des photos. Puis un ami auteur, Serge Valente, l’a rencontré pour livrer un témoignage écrit dans le livre. Le livre a été terminé en 2021 avec une cinquantaine de photographies choisies mêlant l’intérieur et l’extérieur. On y voit le vieux projecteur, la plupart des salles, à moitié vides, les fauteuils rouges. Et les hublots extraordinaires qui font penser au Nautilus, un bar aujourd’hui muré (la buvette a fermé en 1983, ndlr). »En plus du livre dont les textes sont signés Serge Valente, qu’il autopublie (69 €, sur son site), cinq des photos sont exposées en 50x70, jusqu’au 31 mai à la librairie Point-Virgule. Tout près du Normandy.

Texte : Magali RochePhotos : William Duran