Avec 700 détenus, la prison de Riom déborde : "On n'est plus en capacité d'accueillir", dénonce FO pénitentiaire
Les quatre arrivants dans la nuit de dimanche à lundi ont fait dépasser un seuil symbolique : désormais, le centre pénitentiaire de Riom accueille plus de 700 détenus. Sa capacité théorique est de 568 place. Pour le syndicat FO justice, cette situation met en échec la vocation d' ERA (Etablissement à réinsertion active) mise en oeuvre sur cette prison. "Si c'est pour empiler les détenus les uns sur les autres, au bout d'un moment, c'est contre-productif", dénonce Benoît Daudé, secrétaire régional adjoint de FO Justice.
Situation critique au niveau de la maison d'arrêtL'encellulement individuel du centre de détention est respecté. C'est au niveau de la maison d'arrêt que la situation devient critique. Le taux d'occupation y est de 140 %, dénonce le syndicat. "Plus de 80 détenus dorment sur des matelas par terre", assure Benoît Daudé. Selon le syndicat, les quartiers "Femmes", "Arrivant" et "Evaluation" sont tous en surchauffe.
"On a eu une augmentation de 120 détenus en un an. On voit une progression régulière des effectifs. Et ça va sans doute continuer de monter avant les Jeux Olympiques. On le voit à Riom, mais c'est partout pareil."
Une dizaine de cellule sont par ailleurs indisponibles. Elles ont été dégradées, ou elles souffrent encore du problème de fenêtres défectueuses constaté sur l'établissement.
Le centre pénitentiaire de Riom a été conçu comme un Etablissement a réhabilitation active. Mais pour le syndicat FO justice, ce concept ne peut pas être mis en œuvre dans des conditions de surpopulation carcérale.
Lors de son ouverture en janvier 2016, la centre pénitentiaire de Riom se voulait un établissement révolutionnaire. Le concept ERA, autour duquel il a été pensé, poursuit le double objectif d'améliorer les conditions de détention pour les prisonniers et de travail pour le personnel, et de lutter contre le suicide. "On nous a vendu un concept avec l'encellulement individuel, avec beaucoup d'activité pour les détenus... Vu le nombre, il n'y a plus rien qui fonctionne. On ne peut pas demander la même efficacité à un agent qui a deux fois plus de détenus à surveiller que prévu", s'agace Benoît Daudé.
Jean-Baptiste Ledys