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Март
2024

Dans l'atelier du Chambon, en Corrèze, le verre se transforme en oeuvre d'art

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Rien ne les destinait à travailler le verre - elle était aide-soignante, lui agent EDF -, mais une rencontre a tout changé. En vacances en Normandie, il y a 25 ans, Annette et son mari Jean-Marie Basset poussent la porte d’un atelier de vitrail. Le déclic est immédiat. « J’aimais le dessin, j’adorais travailler de mes mains ; j’aime la création. Le maître verrier m’a donné quelques cours et de fil en aiguille, j’ai eu envie d’avoir ça à la maison », raconte Annette.

Ça, c’est un premier four à gaz, fabriqué par son mari, et leur garage tout entier, en sous-sol de leur pavillon de Laguenne-sur-Avalouze (près de Tulle) transformé en atelier où règne une chaleur chargée de poussières malgré la pluie qui tombe en trombes dans le jardin.

À chaque fois, j’ai quelque chose d’unique au bout de ma baguette.

Depuis une vingtaine d’années, Annette et Jean-Marie sont artisans d’art, elle crée des perles en verre qu’elle assemble, à sa guise, en boucles d’oreilles, pendentifs, bagues et bracelets ; lui est vitrailliste, 80 % en restauration (il restaure actuellement sur les vitraux de l’église de Saint-Étienne-aux-Clos, NDLR), 20 % en création. « J’aime bien le côté artisan d’art. Le verre est un matériau noble, coloré, qui se travaille très bien à plat. On joue avec la lumière, on la modifie. Certains disent qu’on est des passeurs de lumière. »

Couleurs, chaleur et créativité

Mandrin et chalumeau en main, Annette fait chauffer des baguettes de verre de Murano, avant de les mettre en forme, de les cuire dans le four jusqu’à 500°C et de les laisser refroidir progressivement « pour éviter qu’elles cassent », explique-t-elle avec passion. « Le Murano est le seul verre qui s’attendrit à la fusion et sa palette est très importante. Il offre des couleurs surprenantes, métallisées, transparentes ; son bleu plaît beaucoup. »La restauration de vitraux occupe 80 % du temps de Jean-Marie Basset.

À ses côtés, Jean-Marie travaille le verre soufflé à la bouche de Saint-Just-Saint-Rambert ou le verre plat industriel en provenance du monde entier ; il y adjoint des poudres de couleurs ou des grisailles savamment liées avant de les cuire à leur tour à 650 °C.

Dessiner, décalquer, découper aux ciseaux à trois lames, profiler, souder, mastiquer… « Monter un vitrail, c’est mathématique. Mais moi, j’aime l’asymétrie », sourit-il. « Avec le vitrail, il faut être patient et faire preuve de beaucoup d’humilité. En restauration, il faut que mon intervention se voie le moins possible. Depuis 25 ans, j’apprends encore, parce que je suis confronté à un problème différent à chaque vitrail. »

La fierté d'exposer

Fût un temps où son épouse et lui créaient de concert, des tableaux peints entourés de vitrail. Ils travaillent aujourd’hui chacun de leur côté, côte à côte dans l’atelier. Elle, suivant son inspiration ou les demandes des clients. « Je suis comme une gosse, reprend Annette. C’est amusant, on est dans la couleur. À chaque fois, j’ai quelque chose d’unique au bout de ma baguette ; ça donne parfois des formes rigolotes. Cela permet de ravir les gens, parce qu’ils sont sûrs que personne n’a le même bijou. »A leurs débuts, Jean-Marie et Annette Basset créaient ensemble des tableaux de verre. Maintenant, chacun travaille de son côté, mais côte à côte.

Aujourd’hui, elle vend ses créations sur les marchés ou les salons de créateurs ; les 6 et 7 avril, elle présentera ses dernières créations à Ussel, quand son mari exposera un ou deux vitraux, comme des œuvres d’art. « Ça me fait des contacts, apprécie-t-elle, et mes créations me remplissent de joie. Quand je les vois bien en place et que les gens s’arrêtent, c’est valorisant. Les enfants surtout s’arrêtent, mais ce sont les hommes qui achètent, plus que les femmes, même pour eux », s’amuse-t-elle. « Vous pourrez venir me voir 20 fois, jamais vous ne verrez les mêmes perles. » 

Atelier du Chambon, 4 rue du Soleil-Levant à Laguenne ; 06.31.60.20.53.

Trois bonnes raisons d'aller au salon de la gastronomie et de l'artisanat en circuit court

Il y aura plein de choses à découvrir.Afin de valoriser les producteurs locaux et de faire connaître leurs productions et créations, le Lions Club Ussel Haute-Corrèze organise son 4e salon de la gastronomie et de l’artisanat en circuit court le samedi 6 avril, de 14 heures à 19 heures, et le dimanche 7 avril, de 10 heures à 17 heures, dans la salle polyvalente d’Ussel (entrée gratuite).

Une cinquantaine d’exposants seront présents, la moitié d’entre eux estampillés Origine Corrèze. Une dizaine viendra pour la première fois, quand certains seront présents pour la quatrième fois. De nombreuses spécialités et savoir-faire seront représentés : pâtisserie, art du papier, bougies, savons, moutardes, huiles, pisciculture, jus de fruits, poterie, sculpture acier, bijoux, travail du cuir, émail, sérigraphie, etc.

Le concours d'éloquence du Lions Club d'Ussel donne toute sa valeur à la notion de travail

Il y aura des choses à faire. Au fil de la journée, des démonstrations de filage au rouet et de travail du cuir offriront un aperçu du savoir-faire des artisans exposants. La Grange de Gepetto, un atelier de tournage sur bois, proposera aux enfants de tourner, sur place, leur toupie.

Le dimanche midi, il sera possible de déjeuner sur place, en dégustant des produits confectionnés par des exposants ; réservations au 06.21.55.94.68.

C'est pour la bonne cause. Ce salon permet au Lions Club Ussel Haute-Corrèze de récolter des fonds afin de financer ses actions humanitaires.

En plus des heures de bénévolat (lors des collectes des Restos du Cœur notamment), le club service ussellois a ainsi dépensé quelque 10.000 € localement : au profit des Restos du Cœur ou des visiteurs médicaux en milieu hospitalier. Le club permet également, avec Vacances en Plein Air, à deux enfants de partir, pendant deux semaines, en vacances d’été. Il dépanne aussi des personnes en difficulté ; il a notamment fourni un ordinateur à une élève.

Enfin, il participe à l’opération Tulipes contre le cancer, portée par les sept Lions Clubs de la Corrèze ; 80.000 bulbes ont été plantés pour un don à la Ligue contre le cancer d’environ 20.000 €.

Blandine Hutin-Mercier