A Tulle, un accès à l'avortement facilité au centre de santé sexuelle
« Quand une femme appelle au centre hospitalier pour se faire avorter, nous pouvons lui donner un rendez-vous pour le lendemain. À Tulle, il n’y a pas d’attente. Certains jours, on prend des rendez-vous sur notre pause déjeuner, on ne se voit pas dire à une femme qu’on ne peut pas la recevoir », annonce Annie Vianard, l’une des deux sages-femmes du centre de santé sexuelle, implanté dans le centre hospitalier de Tulle.
Un accès via une ligne directeChaque année, environ 150 femmes viennent se faire avorter à Tulle. « Elles appellent à la ligne directe du centre, elles prennent rendez-vous avec la secrétaire, on les reçoit au centre de santé sexuelle. On peut dès ce rendez-vous procéder à l’IVG médicamenteuse ou alors la personne a besoin d’un temps de réflexion, et on lui laisse ce délai. C’est un peu à la carte », explique la sage-femme.Pour accueillir les femmes, le centre est ouvert cinq jours sur sept pour les consultations. « Certains jours, nous intervenons dans le milieu scolaire donc le centre est fermé mais il y a toujours la ligne d’accueil téléphonique. »
Un leitmotiv : aucun jugementQui sont les femmes qui sollicitent le centre ? « Nous avons tous les âges et tous les profils, précise-t-elle. Elles viennent à Tulle soit parce qu’elles sont suivies par un gynécologue tulliste et connaissent le service, soit elles viennent au centre parce que l’accès à l’avortement est difficile où elles vivent. Nous avons des Brivistes, des femmes d’autres départements… On les accueille, toujours avec un leitmotiv : aucun jugement. »Pour Annie Vianard, l’inscription dans la Constitution de l’avortement « est une avancée pour les femmes. L’avortement est un droit qui peut être remis en cause à n’importe quelle époque. Mais ce qui serait bien, c’est que cette inscription permette de se donner les moyens d’accéder à l’avortement dans tous les territoires. À Tulle, c’est possible parce qu’il y a eu une volonté du chef de pôle et de la direction de l’hôpital mais ce n’est pas partout le cas… »
Estelle Bardelot