La bibliothèque du patrimoine de Clermont-Ferrand veut s'ouvrir à tous les publics
Voici un lieu qui regorge de trésors insoupçonnés. Des ouvrages qui ont traversé le temps, qui nous survivent et qui au fil des années constituent notre patrimoine régional, national et même mondial.
La bibliothèque du patrimoine de Clermont-Ferrand abrite notamment l’une des plus belles collections de documents liés au célèbre polymathe Blaise Pascal au niveau internationalement reconnu, mais aussi la passion de plusieurs femmes et hommes qui œuvrent au quotidien pour préserver et enrichir ce fonds documentaire.
C’est le cas d’Élise Jérôme qui a entre ses mains, au moment où nous la rencontrons, un livre datant de 1659. Il s’agit de La théologie affective de Saint-Thomas qui a été donné par l’Abbaye de Mozac et qui a échappé aux saisies révolutionnaires. Le temps n’a pas épargné cet ouvrage, mais le savoir-faire en restauration d’Élise Jérôme va lui donner un second souffle.
Ce livre daté du XVIIe siècle aurait pu disparaître, mais il va pouvoir être conservé et poursuivre son histoire. C’est une satisfaction pour nous.
Le travail de restauration est parfois indispensable. Une richesse iconographiqueL’une de ses collègues, Élodie Alliaud, nous fait découvrir un autre ouvrage d’exception : Le Paroissien du célibataire d’Octave Uzanne qui est une étude sur le célibat daté de 1890. « Nous avons été contactés par un chercheur du Massachusetts pour ce document », explique-t-elle.
La bibliothèque du Patrimoine ne conserve pas seulement des livres, mais aussi des supports iconographiques comme des affiches, des cartes postales, des gravures… Ce type de trésors est conservé et enrichi grâce à Séverine Vilette-Billon qui nous présente des œuvres de Jules Chadel.
Cet artiste à la fois peintre, graveur, dessinateur et illustrateur est né à Clermont en 1870. Le Musée d’Art Roger-Quilliot lui avait consacré une exposition en 2015.
Valoriser sur le webÀ un étage supérieur de la bibliothèque, d’autres coulisses s’ouvrent à nous avec le pôle de diffusion numérique, composé de Rachel Brault, Léa Endrivet et Maryline Pichot.
Grâce à leur travail au quotidien, des documents auvergnats datant des siècles précédents se retrouvent projetés et valorisés dans l’ère numérique, et donc, probablement marqués pour l’éternité. Le public peut ainsi consulter sur une bibliothèque en ligne qui a pour nom Overnia, d’après le nom de la plus ancienne carte imprimée d’Auvergne, « La limania d’Overnia » de Gabriele Simeoni en 1560, plusieurs milliers de documents tels que des affiches, manuscrits médiévaux, cartes et plans, imprimés anciens, estampes, presse ancienne…
Ce sont plus de 10.000 documents anciens et 73.000 numéros de presse ancienne qui sont à portée de clic.
Une accessibilité pour tous« Nous essayons aussi de créer du contenu sur le site des médiathèques de Clermont-Ferrand et sa chaîne YouTube pour mettre en lumière notre fonds et faire participer le public », souligne Rachel Brault.
C’est de cette façon que la bibliothèque du patrimoine de Clermont-Ferrand a été la première des bibliothèques a édité une vidéo ASMR disponible sur YouTube. La websérie Trésors et Merveilles dévoile de façon ludique et à travers différentes thématiques de nombreux documents.
Un ensemble d’outils qui démocratise pleinement l’accès à la bibliothèque du patrimoine de Clermont-Ferrand.« Notre établissement est évidemment une mine d’or d’informations pour des chercheurs, des étudiants, des experts… Mais notre vocation est de capter un public plus large et de leur faire découvrir la richesse de notre patrimoine », insiste Pierre Tribhou, le responsable de ce site classé parmi les 35 bibliothèques du patrimoine de France.
7 kilomètres de collections sont abrités au sein de la bibliothèque du patrimoine.
Au cœur de la médiathèque de Jaude à Clermont-Ferrand