Affaire Gérard Depardieu : une nouvelle plainte pour agression sexuelle
Alors qu’il est déjà accusé de violences sexuelles par 16 femmes, une nouvelle plainte vient d’être déposée contre Gérard Depardieu, pour des faits qui se seraient déroulés sur le tournage du film Les Volets verts, de Jean Becker, en 2021.
Les comportements décrits dans Mediapart ne sont pas prescrits et révèlent un mode opératoire, particulièrement dépeint par Anouk Grinberg (à l’affiche du film), qu’elle rapproche d’un “docteur Jekyll et M. Hyde” : “Avant et après la prise, c’était un vieux roi qui se comportait en porc. Mais à la seconde où l’on entendait : ‘Moteur !’, il devenait poétique.” Carine Durrieu-Diebolt, avocate d’une nouvelle plaignante et de Charlotte Arnould, ajoute que “ce sont toujours des femmes en situation d’infériorité par rapport à lui, jamais des célébrités”.
Des nouveaux témoignages
Les deux nouvelles accusations sont portées par Amélie, décoratrice ensemblière, et une assistante réalisatrice, restée anonyme. La première rapporte des propos grossiers tenus devant elle (Depardieu aurait hurlé qu’il “voulait un ‘ventilateur’ car il ne pouvait ‘même plus bander’ avec cette chaleur”), avant qu’il ne s’en prenne physiquement à elle, l’attrapant et la bloquant avec brutalité “en refermant ses jambes sur [elle] comme un crabe”, puis la touche sans son consentement. Elle a porté plainte le 23 février dernier.
La seconde rapporte un autre événement, survenu le 31 août 2021, alors qu’elle accompagne, seule, l’acteur entre sa loge et le plateau : “Il faisait nuit, et de nulle part, Gérard m’a touché les fesses”, a-t-elle expliqué au média. Elle ajoute qu’un comportement similaire se serait reproduit à deux autres reprises, alors qu’elle aurait “tenté de dire non”.
Mise en cause de la production
Si la décoratrice ensemblière explique s’être “sentie ‘soutenue’ par l’équipe” et que la responsable hiérarchique de la seconde a averti la référente “harcèlement”, il aurait seulement été demandé à l’acteur de présenter ses excuses (selon plusieurs témoignages), ce qui a eu pour conséquence d’envenimer la situation et transformé la fin du tournage en un véritable “calvaire”.
La production, “légalement responsable de la sécurité et de la santé physique et mentale de ses employé·es sur le lieu de travail”, est critiquée par une partie de l’équipe, lui reprochant de ne pas avoir “diligenté d’enquête interne, ni mis en place de mesures de protection ou suspendu le comédien. Amélie comme Sarah ont continué d’être en contact avec Gérard Depardieu”.
Ce film a aussi valu des critiques à Anouk Grinberg, à qui l’avocate de Depardieu a reproché de critiquer l’acteur alors qu’elle aurait écrit des scènes supplémentaires avec lui (faits immédiatement démentis par plusieurs membres de l’équipe, dont Karine Vigne, la deuxième assistante réalisatrice). Pour cela, la comédienne a déposé plainte pour diffamation.