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Февраль
2024

Quatre salariés d'Etape Auvergne, à Vergongheon, récompensés dans un concours national culinaire

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Une délicieuse odeur de mets en préparation envahit la cuisine et les extérieurs d’Étape Auvergne à Vergongheon. De quoi mettre déjà l’eau à la bouche, même en plein milieu de matinée de ce mercredi 21 février. « Aujourd’hui, c’est fricassé de dinde à la provençale », annonce Nicolas Wasiolek, cuisinier pour l’entreprise adaptée, spécialisée dans le portage de repas et chargée d’employer au moins 55 % de salariés reconnus comme étant en situation de handicap. Ici, c’est le cas de 86 % du personnel.

Pas de quoi empêcher tout ce monde de bien travailler. Pour preuve, quatre des salariés du site ont obtenu trois prix (*) à l’issue du concours national culinaire Cap’Handicook le 4 décembre dernier à Paris. Dont l’un des mains de Michel Bras, ponte de la gastronomie française. « J’ai lâché quelques larmes de fierté, mais je ne pense pas être le seul à l’avoir fait », rapporte Nicolas Wasiolek en visant d’un regard farceur ses trois compères cuisiniers récompensés : Serge Valerj, Noémie Chigros et Charlène Roche.

Journée intense

La journée a été intense : « Entre le moment où l’on a démarré les épreuves et le verdict du jury, chacun a regagné sa chambre d’hôtel, on était mort de fatigue », confirme Serge Valerj. Le long trajet jusqu’à Paris et l’envie de bien faire avaient entamé les forces de l’équipe.

Pourtant, il fallait être au rendez-vous de bonne heure. Dès 8 heures, dans les locaux de l’Esat Berthier, le dressage de table commençait. Nicolas Wasiolek et Noémie Chigros, dédiés à la partie service, étaient sur le pied de guerre. Prêts à satisfaire le jury, composé de maîtres restaurateur et de chefs étoilés. Le duo, digne de David et Goliath, a fait des étincelles. « Le fait de voir un grand gaillard accompagner d’une jeune femme plus mince, ça a en quelque sorte touché le jury », souligne Nicolas Wasiolek.Concours Etape Auvergne récompensé cap'Hnadicook 

Les deux serveurs ne se sont pas seulement démarqués grâce à leur gabarit diamétralement opposés. Le souci du détail a été poussé au maximum durant le dressage. Couverts, bouteilles, nappes… tout était aligné avec, en prime, « des pliages en forme de sapin réalisés par Noémie Chigros pour rappeler la période de Noël », souligne le serveur.

Menu 5 étoiles 

Pendant ce temps, l’autre équipe, assignée en cuisine, patientait en attendant le top départ, à 10 heures. Jusqu’à l’ouverture du frigo révélant les ingrédients à disposition. « Au moment où l’on ouvre la porte, on était un peu déçu, on s’attendait à plus de produits en lien avec Noël », révèle Charlène Roche. Pas de saumon, de dinde ou de foie gras… mais plutôt du porc, du poisson, du chou-fleur ou des pommes de terre. La déception passée, il fallait vite se remobiliser pour proposer une entrée, un plat et un dessert digne de satisfaire les palais exigeants du jury.Concours Etape Auvergne récompensé cap'Hnadicook

Trente minutes de réflexion pour un menu à s’en lécher les babines. « En entrée on a fait un consommé de bar snacké, en plat de résistance du filet mignon avec un écrasé de pomme de terre et du chou farci aux petits légumes. Enfin, le dessert était un dôme de chocolat accompagné d’une salade de fruits », détaille Serge Valerj. Le dessert a été un véritable plébiscite, récompensé par le prix du meilleur dessert.

Pourtant, tout n’a pas été simple dans sa réalisation : « Nous étions en équipe avec un maître restaurateur et une personne de Cap emploi, raconte Charlène Roche. Je voulais faire fondre le chocolat au bain-marie, mais pour aller plus vite, le maître restaurateur a mis de l’eau sur la plaque et l’a mise au micro-ondes, ce qui n’est pas conseillé. Heureusement, on a pu rattraper le coup. » Et de quelle manière !

Décrocher d’autres prix

La journée restera mémorable pour le quatuor. Et leur donne quelques idées pour la suite. À commencer par, pourquoi pas, participer de nouveau au concours. Après avoir raflé trois récompenses en 2023, le groupe pourrait donc se reformer en 2024. Avec cette fois-ci, une ambition bien précise : « La médaille du meilleur apprenti, un titre valorisé en France et qui peut ouvrir des portes », explique Serge Valerj. L’appétit vient en mangeant… et en cuisinant ! (*) Les trois prix gagnés sont : le coup de cœur du jury, le prix du meilleur service et le prix du meilleur dessert.

Mathis Eon