Mon bistro de quartier à Vichy : Le Helder, le café où ne vienne que les habitués
Le "Muppet Show", voilà comment la tenancière des lieux, Léa, désigne une bande de joyeux lurons, déjà attablée, ce jeudi matin au Helder. Sur une table réservée bien évidemment. Dans la troupe, il y a "le beau Gilles", "le sportif Philippe", "le vieux Michel" (éleveur de dindes à Jaligny), et "le petit Bernard", présente Christian.
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Des anecdotes par milliersTous les matins d’ouverture - du mardi au vendredi - ils se retrouvent ici. "C’est une dame exceptionnelle qui tient ce bistro. Et nous on vient faire tourner la boutique", continue-t-il en souriant. Ce sont tous des proches de "Dame Léa" au Helder, et personne ne vient par hasard. Comme Bernard, qui a connu le bar "avant les années 1980".
"La patronne a aussi une bande de copains qui vient les soirs pour l’apéro", lance Christian. D’ailleurs, ce jeudi soir, c’est soirée apéro. Pour l’occasion, une vingtaine de personnes sont conviées. Que des proches de la tenancière. "Ce doit être la plus grosse vendeuse de champagne à Vichy", ajoutent-ils rieurs.
"Je connais Dame Léa depuis 40 ans, dit à son tour Gilles. Elle tenait alors un bar à Rongères avec son mari, et moi j’y travaillais en tant que responsable d’une société de remorques agricoles. Je me suis toujours dit qu’à la retraite j’irais m’installer à Vichy."
Tout le monde se connaît au Helder CaféCafés partagés, et mêmes viennoiseries, en toute camaraderie, les copains de toujours se racontent anecdotes sur anecdotes. Le plus souvent, ils les ont déjà entendues plusieurs fois, mais cela ne les empêche pas de se tordre de rire."On rigole bien tous les matins !", intervient Léa.
"Je viens ici depuis un certain temps, il y a une ambiance, un lien social évident… C’est un vrai bistro de quartier !"
Au Helder Café, tout le monde se connaît et se salue. Une joyeuse valse s’opère.Au moment du départ des derniers de la troupe, arrive Marc, notaire en retraite. "On avait le Muppet Show, et ah regardez, le colonel arrive… Et voilà que vient aussi le major !", s'exclame Marc. Trois nouveaux copains de café viennent de faire leur entrée. Mais, il ne faut pas s’y méprendre, aucun d’entre eux n’a fait de carrière militaire. Pour preuve, François vient de l’immobilier : "Mes bureaux étaient en face. On s’est connu en travaillant avec Marc, ça fait 30 ans, et maintenant à la retraite, on se retrouve ici !".
Derrière le comptoir : "Dame Léa"Originaires de Fontainebleau, Léa et son époux avaient décidé de venir s’installer à Rongères, près de Varennes-sur-Allier, où ils connaissaient du monde. "Nous aimions beaucoup venir dans la région". Après cinq ans passés à Rongères, Léa et son mari dirigent un autre bar à Saint-Pourçain, avant d’acquérir le Helder. "J’ai toujours fait que du bar", souligne-t-elle. Celle qui aura 70 ans en juillet, veuve depuis plusieurs années, ne se voit pas retourner en banlieue parisienne, mais bien continuer à "faire tourner son affaire", tant qu’elle n’est pas malade. Ayant toutes ses habitudes ici, notamment celle de jouer à la boule lyonnaise les week-ends, elle ouvre ses portes du mardi au vendredi.
Devant le comptoirJérôme, serveur. "J’habite dans le même immeuble que Léa, juste à côté d’ici.Ça fait une grosse dizaine d’années qu’on se connaît. Normalement je viens surtout aux apéros".
"Le muppet show". "Notre ancien, Monsieur Fleury, tenait la pharmacie côté du café, qui n’existe plus aujourd’hui. Il faisait partie de notre bande au Helder. Il a aussi eu un rôle de secrétaire à la JAV. En ce moment, il prépare les JO à Domytis ! Avant, on allait aussi un peu au Longchamp, mais c’est de l’histoire ancienne".
François, retraité de l’immobilier. "On aime bien, on a nos habitudes au Helder. En plus, c’est très accessbile. Tu peux trouver de la place, et te garer facilement".
Dame Léa. "On a ouvert en 2002, en juillet, je m’en souviendrais toujours c’était le jour de l’Euro de football !"
Chloé Goigoux, photos François-Xavier Gutton