Covering pour les voitures, plaquage pour le mobilier : ce Briviste s'est spécialisé dans la décoration à partir d’adhésifs
L’anglicisme "covering" (couverture en français), souvent utilisé par les créateurs de contenu du milieu automobile, parle de plus en plus aux jeunes. Pourtant cette pratique consistant à appliquer des éléments adhésifs, est presque omniprésente, que ce soit dans la décoration, l'information et la publicité.
En toute logique, il existe des spécialistes de ce travail minutieux. Mathieu Ladousse est l’un d’entre eux. "Ça fait vingt ans que je suis dans le milieu, j’ai fait mon CAP à Brive. J’ai travaillé dix ans à Poitiers et ça fait six ans que je suis revenu ici."Le sous-sol de la maison de Mathieu Ladousse est entièrement recouvert d'adhésif. Celui qui a créé sa société, Mathuvu, adore sa région natale, pourtant il n’y passe que très peu de temps.
"Je fais beaucoup de déplacements quand des boîtes font appel à moi. C’est un métier où on bouge beaucoup, notamment en Belgique ou Pays-Bas. La sous-traitance représente 80 % de ma clientèle", déclare celui qui confie être grandement soutenu par sa compagne qui travaille également dans le monde de la pose, mais du côté administratif.
"Il faut démocratiser tout le reste, le métier est très vaste"La part restante des activités de Mathuvu se passe dans le sous-sol entièrement décoré de la maison du couple. "Les commandes en direct sont majoritairement pour du particulier, ce que je fais beaucoup de chez moi", explique Mathieu Ladousse, à propos de requêtes qui varient, allant de toute la carrosserie d’une voiture à des éléments plus subtils.
Il y a des gens qui vont aimer l’aspect graphique, d’autres plutôt le détail.
Bien que souvent associée à la culture du tuning, la pose est de plus en plus répandue, même pour des véhicules du quotidien. "C’est vraiment un domaine qui se développe. Même des concessionnaires proposent de la pose à des clients", précise le poseur. Il ajoute que sa pratique professionnelle n’est pas forcément à visée décorative, elle peut également être protectrice, par exemple. "Il y a la PPF, un film de protection qui va protéger la peinture des rayures, c’est un autocollant."
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Au-delà du tuning, mais aussi du simple milieu automobile, Mathieu Ladousse intervient régulièrement dans les maisons de ses clients. "On n’y pense pas forcément. J’ai fait pas mal de cuisines, on peut relooker le mobilier. J’aime sortir de ces stéréotypes."
On ne va pas forcément utiliser le terme de "covering" pour ces surfaces, mais le principe est similaire. "Pour le mobilier, on appelle ça du plaquage", révèle le Briviste qui cite notamment le recours à cette technique dans des émissions grand public, présentées par Valérie Damidot. Selon lui, "il faut démocratiser tout le reste, le métier est très vaste.On peut consulter les différents types de covering dans des catalogues.
Un artiste bardé de diplômesSi Mathieu Ladousse laisse transparaître sa passion pour son métier, ça reste une discipline technique qui demande son lot de compétences à acquérir. Le Briviste qui a soif d’apprendre n’hésite pas à accumuler les savoirs.
"Je suis beaucoup de formations et j’ai des agréments. J’ai toujours besoin d’apprendre." Pour lui, sa pratique ne relève pas d’un talent inné, mais du travail et de connaissances pratiques et théoriques. "Il faut connaître les matières et savoir les poser d’une certaine manière." Acquise grâce à son expérience, le wrappeur révèle une petite astuce à propos du plaquage.
Si on n’arrive pas à reconnaître que c’est de l’adhésif en se plaçant à environ un mètre, c’est que le job a été rempli.
Un travail d’équipePour certaines prestations plutôt importantes ou proéminentes, Mathieu Ladousse effectue souvent son métier avec son équipe : Wrapskål. Le Briviste retrouve souvent ses cinq compères et leur graphiste pour participer à des concours de pose. "On vient des quatre coins de la France. On est très conviviaux et très partageurs", déclare-t-il à propos de ses amis qu’il considère comme une famille.
Au début du mois, Wrapskål a remporté le concours national C?! Wrap, à Lyon, grâce à leur "covering" d’éléments en lien avec le basketball (un sol, un mur, un vestiaire, une chaussure aux dimensions hors normes). Même si une voiture s’ajoute aux éléments, les compétitions de pose ne se limitent pas uniquement à ce milieu. "Avant le concours était beaucoup basé sur la voiture", se souvient Mathieu Ladousse.
Sa petite équipe de passionnés fait également partie d’un collectif international, la Wrap Day Family. "C’est un regroupement de poseurs et on se retrouve tous les deux ans. C’est Européen, on fait des projets qui sont ouverts au public." Ils se retrouveront le 1er juin prochain pour effectuer des œuvres qui ne seront pas éphémères, contrairement au C?! Wrap. "Tout ce que l’on fait au Wrap Day est donné à des hôpitaux par exemple, pour décorer les espaces pour les enfants".
Romain Brusa