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Февраль
2024

"Nous ne demandons pas la fermeture" : à l'origine d'une plainte contre une scierie en Corrèze, ils s'expliquent

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La pression est sans doute devenue trop forte. Regroupés au sein d’un collectif, les riverains qui dénoncent les nuisances sonores engendrées par l’activité de la scierie, qui se trouve dans le bourg de Saillac, sortent de leur silence.

Dans un texte envoyé à la rédaction, ils affirment qu’ils n’ont "jamais demandé la fermeture" de l’entreprise qui emploie cinq personnes, et se prononcent en faveur "une réimplantation géographique dans un lieu adapté et conforme à l’activité".

Le "caractère industriel" de l'activité

Si la scierie est implantée depuis un siècle près du bourg, son côté familial et artisanal a disparu, selon les riverains.

Ils évoquent une "augmentation considérable de la mécanisation", "des machines de plus en plus puissantes" qui donnent un caractère industriel à l’activité.

Un point que semblent confirmer les services de l’État : l’entreprise relève depuis peu d’un classement en Installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), ce qui entraîne des prescriptions, "notamment le sujet acoustique".

Pour les riverains, les nuisances ne se limitent pas au bruit : fumée, poussières, "odeurs nauséabondes liées au traitement du bois", passage de camions "à fort tonnage".

"Depuis deux ans, rien n’a été engagé"

Ils estiment que les maisons "situées dans le bourg, près de l’église classée, sont invendables, inhabitables ou inlouables, ou les trois à la fois".

Pour les riverains, le dépôt de plainte n’est que l’aboutissement d’un statu quo devenu insupportable : 

La mairie et l’entreprise ont été informées depuis deux ans. Rien n’a été engagé. Seul un diagnostic sur les nuisances sonores a été réalisé, sans jamais être communiqué.

Sans remettre en cause le bien-fondé de la présence de la scierie, "ô combien importante pour le secteur d’activité, le territoire et les emplois"», le collectif, qui se dit ouvert à une "solution concrète et consensuelle", pose la question : "A-t-elle toujours sa place dans le bourg ?" 

Éric Porte

Côté scierie. L'entreprise semble se concentrer sur l’inspection dont elle doit faire l’objet d’ici à la fin février par les services de l’État, même si ces derniers évoquent plutôt «" un point de situation avec l’exploitant dans le cadre de la réglementation ICPE". Sur la page Facebook de l’entreprise, la gérante a posté, le 7 février 2024, un message pour saluer " l’énorme élan de soutien" dont bénéficie l’entreprise. Lancée le 5 février sur la plateforme Change.org, la pétition numérique baptisée "Sauvons la scierie de Saillac et ses emplois" avait recueilli, vendredi 23 février 2024, 2.465 signatures. Le syndicat patronal CPME s’est rendu sur place et affirme son "soutien engagé dans la procédure qui s’annonce".