"Soit ils continueront de porter le maillot, soit ils dégageront" : Broncan (CA Brive) met la pression sur ses joueurs

Qu’elle semble loin l’embellie, quand Brive était passé en l’espace de quelques matches de la onzième à la sixième place au classement.

En concédant jeudi soir sa troisième défaite consécutive sur le terrain de Grenoble (40-29), le CAB s’est clairement mis en difficultés dans la course au top 6 où il n’est plus invité depuis son revers face à Nevers. Pendant que les autres engrangent les points, Brive fait au mieux du surplace, au pire recule. Comme un glacier alpin sous l’effet du réchauffement climatique.

La glace, elle enrobait jeudi soir la colère de Pierre-Henry Broncan, qui a fustigé le comportement de son groupe, comme jamais depuis qu’il a pris sa fonction de manager sportif.

"De l'indiscipline débile"

Les fautes à répétition ? « De l’indiscipline débile. On est débiles. Quand tu ne plaques pas, tu recules et tu es pénalisé. On savait que David Bun aurait tendance à nous pénaliser. En étant dominé comme on l’a été, il a eu raison. »

Les difficultés à défendre sur les ballons portés grenoblois ? « On n’est pas des compétiteurs. On est des touristes […] Même les Crabos de Brive défendent mieux les portés que nos avants aujourd’hui. Il faut arrêter de se mentir. Le porté, le plaquage, cela ne se travaille pas. On ne va pas faire des ateliers de plaquage, comme à l’école de rugby ! C’est dans les têtes. »

« Si on met cet engagement à l’extérieur, il ne vaut mieux pas se qualifier » Les têtes brivistes, elles étaient basses dans les coursives du Stade des Alpes. Et elles devraient encore l’être durant cette semaine de préparation de la réception de Valence Romans, semaine qui sera marquée par un entraînement délocalisé, mercredi, à Tulle.

Pas le peine de se qualifier avec le même niveau d'engagement

« Cela va nous faire du bien. Tulle, c’est une ville de Résistants. Nous, on ne respecte pas l’identité du territoire. On peut prendre des branlées en rugby, mais pas avec ce comportement sur le terrain […] Je ne viens pas ici, notamment actuellement, pour me faire ch… à voir des prestations irrespectueuses. »

La réception de Valence Romans, chez qui, faut-il le rappeler, le CAB avait pris une belle danse à l’aller, s’annonce d’ores et déjà pour le manager sportif comme « un tournant. Je ne sais pas quel sera le score final, mais s’il n’y a pas de combat vendredi soir, ça sera compliqué. Il faut vraiment qu’on se réveille. »

Quel levier a Pierre-Henry Broncan, qui avait procédé à dix changements dans le XV de départ à Grenoble, pour transformer ce CAB « trop facile à battre », en une machine à gagner ?

« J’avais fait ces changements parce qu’on avait que six jours, que quelques-uns, comme Léo Carbonneau, ne pouvaient pas jouer, et aussi parce qu’on avait récupéré des blessés. Individuellement, les mecs sur le terrain étaient quand même de bon niveau. J’ai presque envie de les remettre vendredi. Il y en a un paquet qui vont y repartir et ce sera à quitte ou double. Soit ils continueront de porter le maillot de Brive, soit ils dégageront. Je ne ferai aucun cadeau, à qui que ce soit. Sinon, c’est moi qui partirais. Je ne peux accepter le manque de combat. »

Et le top 6 dans tout ça ? Broncan dit « y croire encore, sincèrement. Après, si on va en phase finale, et qu’on met cet engagement à l’extérieur, il ne vaut mieux pas se qualifier et préparer la saison prochaine. » 

Pascal Goumy