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Февраль
2024

Ce qu'il faut retenir de la du rapport d'orientations budgétaires du conseil départemental de l'Allier

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Ce qu'il faut retenir de la du rapport d'orientations budgétaires du conseil départemental de l'Allier

Malgré des dépenses en forte hausse, le Département maintient le cap des investissements, grâce à son épargne et sa gestion de l’endettement.

Lors de la session présentant le rapport d’orientations budgétaires 2024 du conseil départemental de l’Allier, jeudi, son président Claude Riboulet (URB) n’a pas caché les nombreuses incertitudes concernant l’établissement du budget prévisionnel qui sera voté lors la prochaine assemblée.

Poursuite du désendettement

En cause : les hausses des dépenses de fonctionnement et des recettes malmenées. Par la baisse des dotations de l’État qui ne compensent pas le reste à charge, des droits de mutation bien moins dynamiques que ces dernières années et une inflation galopante qui nécessite d’aller puiser dans le bas de laine. " Aujourd’hui, nous donnons plus que nos compétences en soutien à nos territoires ", a voulu rappeler Claude Riboulet.

Des incertitudes sur les dépenses de fonctionnement expliquées en raison des nouveaux dispositifs en matière de solidarités et des dépenses non compensées en hausse, un nombre croissant d’enfants confiés, de nouvelles places ouvertes, une augmentation du nombre de mineurs non accompagnés, la suppression de l’allocation spécifique de solidarité, et bien sûr le coût de l’énergie qui n’en finit plus de grimper…

Concrètement, le Département table sur des dépenses de fonctionnement de l’ordre de 419,6 M€ (+5,4 % par rapport à 2023), des recettes de fonctionnement de 459,4 M€ (+3 %), et une épargne brute de 39,8 M€, pourtant en baisse de 17,2 %. Avec pour contrainte : un encours à la dette inférieur à 300 M€ d’ici 2027, une capacité de désendettement inférieure à dix ans et une épargne brute supérieure à 35 M€ à respecter à l’horizon 2027 toujours, " tout en conservant un volume d’investissements ambitieux pour le territoire. Nous souhaitons poursuivre la maîtrise de nos dépenses mais en raison de la conjoncture, il n’est pas incertain que nous ayons recours à l’emprunt ". Avec le souhait de maintenir l’investissement du Département jusqu’en 2027 à 75 M€ tous les ans.

Déjà en 2023

Une hausse déjà très visible en 2023 puisque les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 7 % par rapport à 2022, dues en partie à l’évolution des charges à caractère général (+20,8 %) et l’évolution des charges de personnel (+4,8 % en 2022 et +5,7 % en 2023), tout comme l’évolution des allocations individuelles de solidarité (+3,2 %) et les dotations aux collèges.

Pourtant, le niveau d’investissement est resté soutenu en 2023 avec 83,4 M€. " En 2023, l’Allier est le Département qui a versé le plus d’aides aux territoires parmi les strates de même population, avec une moyenne de 63,5 € par habitant. Le Département de l’Yonne, c’est 5,7 €. "

Ce qui n’a pas empêché la collectivité de réduire sa dette en 2023, passant de 271,1 M€ à 247,4 M€ sur un an, soit une capacité de désendettement de 3,1 ans, tout en ayant vu son épargne brute grimper à 79,6 M€ contre 69 M€ en 2022. Une présentation qui n’a pas soulevé un grand enthousiasme, surtout dans l’opposition. Le groupe de gauche démocrate et citoyenne, par la voix de Juliette Werth (Montluçon 4), est surtout revenu à la base, aux citoyens bourbonnais et leurs attentes, tout en nuançant :

" Sur les donnés 2023-2024, ce sont des éléments sur lesquels nous sommes d’accord. Une forte inflation en 2022, une autre en 2023. Les nombres s’ajoutent pour attendre le niveau de 11 %. Ce qui compte, c’est l’effet qu’elle provoque sur la vie, sur les familles pour accéder à une alimentation simplement correcte. Le ressenti est plutôt double. Sans parler de ces difficultés décuplées par des dépenses exagérées et incontrôlées dans le domaine de l’énergie. La situation des collèges est tout aussi préoccupante et cette fois-ci, tous les collèges seront frappés. "

Soutien aux plus démunis

Et de poursuivre : " Toute l’importance de ce rapport d’orientations budgétaires est de reconnaître ces énormes difficultés et d’essayer de les atténuer. Ce ne sera pas facile car la politique de soutien aux plus faibles, actuelle, ne suffira pas. Le soutien aux plus démunis doit être le premier point d’attention dans ce nouveau budget. Que l’investissement se mette en pause un petit peu serait ou sera peut-être indispensable pour répondre à l’urgence de la situation, situation d’urgence aussi dans nos structures collectives. Cette situation a tout pour être une bombe qui ne sera pas à retardement. Nous serons attentifs non pas seulement à l’affichage de ces priorités mais aussi et surtout à leur effet sur le terrain ".

Alexandre Chatenet