Les conseillers départementaux de l'Allier vent debout contre la carte scolaire
"La logique comptable ne passe plus. Si on perd un ou deux élèves, cela ne tient plus de fermer une classe?! Les élus ne sont même pas consultés, cela n’a plus aucun sens", grogne Jean-Marc Dumont (PCF, canton de Souvigny).
La nouvelle carte scolaire pour la rentrée 2024 dans l’Allier s’est invitée dans les débats lors de cette session. Et a provoqué la colère des conseillers départementaux, certains d’entre eux étant directement concernés par la perte des 14 postes d’enseignants et la fermeture de 21 classes dans le premier degré. Une colère qui s’ajoute à celle de 2023 où l’Allier avait déjà perdu 29 postes. Une motion, travaillée par l’ensemble des groupes de la majorité et de l’opposition, a été votée à l’unanimité pour dire non à " cette nouvelle saignée ".
Dans cette motion, les élus départementaux " s’opposent à la suppression de nouveaux postes dans l’Allier sans concertation préalable?; demandent la mise en place immédiate d’un moratoire de trois ans sur les suppressions de postes?; de travailler sur une vision à long terme de l’éducation dans l’Allier, tenant compte de l’intérêt de l’enfant et favorisant l’attractivité du territoire?; de mettre en œuvre, à l’initiative et sous la responsabilité de la préfecture, une conférence territoriale de l’offre éducative dans le Bourbonnais avec l’ensemble des acteurs concernés?; de redonner des marges de manœuvre indispensables à la préparation d’une rentrée 2024-2025 plus sereine?; et de respecter les engagements du gouvernement, de revoir sa méthode, et d’une analyse pluriannuelle des situations sur trois ans ".
Le président Claude Riboulet a nuancé : " Je ne comprends pas cette carte scolaire. Celle-ci et celle de l’année dernière. Je ne comprends pas qu’on maintienne des classes à quinze élèves avec parfois trois niveaux différents. C’est mon avis. En revanche, je crains que la carte scolaire pour la prochaine rentrée aille plus loin, qu’elle s’attaque aux RPI ruraux ".
" Tout le monde dans le même sens "Si tout le monde se félicitait de cette adoption « unanime », Jean-Marc Dumont est de nouveau monté au créneau pour rappeler « que l’année dernière, dans cette même assemblée, la même motion avait été votée à l’unanimité… Et pourtant, j’avais été surpris d’apprendre que des élus de notre assemblée s’étaient abstenus en CDEN (conseil départemental de l’Éducation nationale) de voter contre l’adoption de la carte scolaire. Cette année, les mêmes sont vent debout car concernés. Alors j’espère que tout le monde ira dans le même sens ", a-t-il prévenu.
Motion aussi contre la ligne ferroviaire Paris-ClermontUne autre motion a été portée au vote et concernait une nouvelle fois la ligne SNCF Paris-Clermont. Le vice-président Jean-Sébastien Laloy (URB, canton de Cusset) a détaillé " la vétusté des infrastructures, pannes du matériel, chocs sur les passages à niveau, retards à répétition, ligne de la honte, etc. "
La motion dénonce " l’irrespect des usagers de la part de la SNCF imposant des conditions de transport et de gestion de crise des plus chaotiques?; demande la réduction du temps de parcours?; soutient les associations de voyageurs dans leurs démarches actives pour une modernisation de cet axe pour le désenclavement du territoire ". " Nous exigeons de la SNCF et de l’État la mise en place d’un plan d’action efficace et immédiat de désenclavement ferroviaire et des actions concrètes d’amélioration de la ligne dans l’attente des nouvelles rames en 2026 ", a rajouté le vice-président.
Alexandre Chatenet