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Февраль
2024

Clermont Auvergne Métropole doit recourir à l'emprunt pour faire face à la forte hausse des investissements

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Clermont Auvergne Métropole doit recourir à l'emprunt pour faire face à la forte hausse des investissements

Le rapport d’orientations budgétaires, qui préfigure le budget 2024, a occupé les débats du conseil de Clermont Auvergne Métropole ce vendredi 16 février. Il laisse apparaître une forte montée en puissance des investissements et de l'emprunt pour les mettre en œuvre.

En conclusion du rapport d’orientations budgétaire, ce vendredi 16 février, Olivier Bianchi, président de Clermont Auvergne Métropole a justifié les 130 millions d’€ d’emprunts prévus en 2024.

"Il arrive l’heure de payer pour tenir nos engagements. Pour cela, nous n’avons pas d’autres choix que de passer par l’emprunt. Tout le monde est d’accord pour dire que nous sommes face à une transition écologique invraisemblable. Forcément, cela réclame des investissements invraisemblables. Pour cela, nous n’avons pas d’autres marges de manœuvre que de recourir à l’emprunt."

L'emprunt car la collectivité est contrainte par l'État

Sur ce point, face aux inquiétudes de l’opposition de droite, plusieurs membres de la majorité et de la gouvernance confirment. À l’image de Flavien Neuvy : "Notre collectivité doit faire face à une mise sous tutelle financière de la part des derniers gouvernements. Cette dérive, qui a démarré sous François Hollande, est aussi grave qu’inacceptable. Au fil du temps, nous devenons de simples gestionnaires de l’argent que l’État voudra bien nous accorder chaque année."

Lors de la présentation de ce rapport, Hervé Prononce a insisté : "Nous avons de moins en moins de pouvoir sur nos ressources avec 62 % sans pouvoir de taux (c’était 30 % en 2017), notamment depuis la suppression de la taxe d’habitation. Il ne nous reste plus que la cotisation financière des entreprises."

Une stratégie axée sur l'investissement

Dans ce contexte incertain, le vice-président aux finances a mis en avant "une stratégie axée sur l’investissement" (avec 250 millions d’€ pour 2024, tous budgets confondus, contre 153 millions l’an dernier ou 109 millions en 2021), "tout en encadrant le fonctionnement" (avec une progression limitée à 4 millions d’euros). "Nous affichons une épargne brute de 37 millions d’€ et souhaitons conserver 15 millions d’épargne nette. Nous nous acheminons donc vers un emprunt prévisionnel de 130 millions d’€."

Hervé Prononce a terminé par un zoom sur l’endettement : l’encours total était de 457 millions d’€ à la fin 2023. "Cela reste une dette très sécurisée", insiste-t-il.

Des orientations critiquées par l'opposition

Les critiques sont venues de la droite, par la voix de Julien Bony : "Ce budget va continuer à produire beaucoup de dettes pour un résultat bien maigre. Le niveau d’investissement est qualifié d’inédit mais sera-t-il tenable?? Pour cela, il faudrait faire des économies drastiques sur le fonctionnement mais le changement de paradigme reste trop timide."

À gauche, Marianne Maximi a notamment pointé le manque de clarté autour du projet du grand stade.

Face à ces quelques inquiétudes, plusieurs membres de la majorité se sont relayés. "Pour assumer un service public de qualité, on a besoin d’équipements et d’agents", souligne Jean-Christophe Cervantès pour répondre à ceux qui voudraient rogner sur le fonctionnement pour financer l’investissement.

Marion Canalès indique que le futur budget "traduit que la métropole est en transition, que les moyens sont déployés et les projets de plus en plus visibles." Odile Vignal a réclamé de la rationalité : "L’emprunt proposé est contenu car la capacité de désendettement reste raisonnable à 6,1 années. Nous sommes loin du catastrophisme caricatural de certains."

Un niveau d’investissement "historique"

Grégory Bernard insiste : "C’est historique, il n’y a jamais eu un tel niveau d’investissement sur ce territoire. Sans se faire au détriment de notre politique sociale ou de services publics. Nous traçons une trajectoire rassurante pour préparer notre collectivité à l’avenir."

Ce que confirme le président Bianchi : "Ce rapport indique que nous arrivons à maturité face à des projets essentiels aux habitants et en lien avec les enjeux de transition. Nous nous engageons depuis des années pour aller dans ce sens. Maintenant, il faut y aller."

Ce n’est pas maintenant que nous sommes au milieu du gué qu’il faut se poser la question de savoir s’il faut nager jusqu’au bout de la rivière. On ne va pas rester en PLS au milieu du fleuve.

"Si on veut une trajectoire pour que les choses changent, il faut investir et donc emprunter. Les fébrilités sont légitimes. Mais notre capacité de désendettement reste largement en dessous de la moyenne. Certes, elle va se détériorer mais on ne va pas faire ça tous les ans pendant 10 ans." 

Fabrice Mina