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Февраль
2024

Un litige foncier à l’origine : Après 30 ans de mariage, deux époux se déchirent à la barre

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Une affaire opposant un homme et son épouse, a été évoquée devant la barre de la Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Dakar. Après trente ans de mariage, Modou Sall a traduit en justice son épouse, Anta Kébé, pour faux et usage de faux et tentative d’escroquerie.
Un litige foncier à l’origine : Après 30 ans de mariage, deux époux se déchirent à la barre
Le 10 août 2022, l’autorité a été saisie d'une plainte formulée par Modou Sall à l'encontre de son épouse Anta Kébé. Commerçant de son état, l’ex-pilote de ligne a décidé de traîner son épouse en justice, après 30 ans de mariage. Ressortissante de Kaolack, la dame a fait la rencontre de son époux à Dakar. Les tourtereaux ont ensuite convolé en justes noces sous le régime de la monogamie, avec séparation de biens

Mais à cause du travail de son mari qui ne lui laissait pas de temps libre, la dame Kébé prit la décision de se prendre en charge. En 1994, elle se rendit aux États-Unis. Six ans plus tard, elle ouvrit un salon de coiffure à Boston. Hélas, un litige foncier est venu s’interférer et a semé la zizanie entre les deux conjoints; en instance de divorce.

En effet, Modou Sall renseigne avoir acheté un terrain sis à Yoff Virage, au prix de 20 000 000 FCfa. Il dit l'avoir acquis auprès du nommé Ibrahima Souleymane Ndiaye, journaliste à la RTS. Par la suite, informe-t-il, il a procédé à la mutation et les droits réels sont dument établis à son nom. Il a conçu une partie locative avec quatre appartements et une autre partie résidentielle pour sa famille, avec une piscine.

Étant rentré définitivement au Sénégal en 2019, il y a eu une incompatibilité avec son épouse Anta, laquelle a demandé le divorce. Ensuite, le rapport d’expertise a révélé qu’Anta n’a pas participé financièrement aux travaux de la maison.

La dame l’a contesté et a demandé une contre-expertise. Pour corroborer les financements dont elle a fait état, elle s'est fait confectionner de fausses factures d'une valeur de 188 238 865 FCfa, manuscrites par le truchement du gérant, en l’occurrence le nommé Mouhamadou Guèye, pour les utiliser dans un procès de référé, en vue d’expropriation de sa villa située à Ngor.

Son mari a eu écho de ces manigances. Il l’a traduite en justice pour établissement de fausses factures et tentative d'escroquerie au jugement.

Mamadou Guèye, gérant de la quincaillerie, a aussi été arrêté pour complicité de ces chefs. Convoqué puis entendu sur la question des 17 factures, il n'a pas reconnu les avoir établies.

Selon lui, la dame s'était présentée à lui pour lui demander les souches de ses anciennes factures, pour compléter des documents qu'elle devait déposer d'urgence. Du fait qu’elle est une fidèle cliente, il lui a remis son carnet de factures, pour qu'elle aille voir avec son maçon. C'est après avoir établi elle-même ses propres factures, qu'elle est revenue pour qu'il y appose son cachet.

Cependant, il n'a pas reconnu lui avoir vendu du matériel d'une valeur de 61 702 000 FCfa, comme indiqué sur les factures déposées par le plaignant.

Devant les enquêteurs, Anta a campé sur sa position et affirmé être la propriétaire de la maison, qu'elle dit avoir construite avec ses propres fonds. Elle a déclaré avoir remis à son époux, 20 000 000 FCfa en espèces, pour l'achat d'un terrain à usage d'habitation à Ngor. À l’en croire, son mari avait muté la parcelle à son nom et lui avait promis de changer la mutation, en y mettant celui de leur fils.

Elle a ajouté que le coût global des travaux de construction, est estimé à plus de 350 000 000 FCfa. Ce financement, dit-elle, provient des recettes de son salon de tresses. Hier, l’affaire a été évoquée au tribunal correctionnel. La prévenue a gardé sa même ligne de défense. Son seul tort, selon elle, est d’avoir réclamé la légitime propriété de la maison. Son coprévenu, qui a semblé ne pas mesurer l’ampleur des faits qui lui sont reprochés, a dégagé toutes ses responsabilités, même si le carnet de factures est au nom de son entreprise.

L’avocat de la partie civile, qui a botté en touche cet avis, a réclamé 50 millions FCfa pour toutes causes et préjudices confondus. Le ministère public, pour sa part, a requis l’application de la loi, tandis que les avocats de la défense ont sollicité la relaxe des prévenus. La décision sera rendue le10 avril prochain.






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