Des places en moins..ou en plus ? À Vichy, une stratégie d'équilibriste sur la (délicate) question du stationnement
Le contexte : une ville en plein chantier
C’est entendu, Vichy se veut toujours plus attractive. Et ambitionne bien d’accueillir toujours plus de nouveaux résidents et visiteurs. Mais, cet enjeu d’attractivité croissante rencontre celui, clairement assuré par la Ville, de « sacraliser », en son sein, les déplacements… à pied. Pour l’environnement. Et pour « séréniser » la mobilité au cœur du périmètre Unesco. Une politique du « piéton roi », en somme, dans une ville ou 42 % des habitants se déplacent déjà à pied. Mais cela ne veut pas dire qu’il s’agit d’en finir avec la voiture. « Car ici, les gens en ont besoin dans leurs déplacements », concède le maire Frédéric Aguilera.
Le constat : des places disparaissentMoins de voitures, donc. Et moins de possibilités de stationnement, surtout. D’ici 2025, 160 places auront disparu du paysage du centre-ville. Il y en aura 28 de moins rue Wilson (pour 103 actuellement). Les rues Prunelle et de Belgique seront aussi fermées aux voitures. Ce qui sera aussi le cas des alentours de la Source de l’hôpital, afin de mieux mettre en valeur ce patrimoine de la ville. En clair, alors que cela relève déjà de l’aventure, trouver une place aux abords du parc des Sources d’ici fin 2025 relèvera de l’épreuve de patience…
Avec les travaux du Parc des Sources, des places disparaissent du paysage de l'hyper-centre.
Alors, où trouver de nouvelles places ?Si les voitures n’ont plus vocation à stationner massivement dans le cœur de ville, elles devraient trouver de quoi se garer dans un périmètre pas très lointain. Au total, plus de 200 places seront créées à court terme, la plupart dès la fin de cette année 2024. D’ici l’été, la rue Callou et la partie du boulevard des États-Unis située entre l’avenue Victoria et l’avenue Stucki devraient passer à sens unique. Le stationnement se fera donc des deux côtés, avec un gain d’une soixantaine de places.
Des sites réaménagés pour accueillir davantage de véhicules
Autres pistes pour tenter de trouver d’autres places : au prix d’un petit réaménagement, une vingtaine de places pourraient être gagnées sous peu du côté du square Leclerc. Là aussi au prix d’une adaptation du site, une centaine de places pourraient être trouvées du côté du gymnase du boulevard Carnot. Sans compter les 200 places de plus que la Ville, en lien avec la SNCF, espère pouvoir trouver sur le parking situé derrière la gare. Des places qui viendraient s’ajouter à celles déjà créées sur le nouveau parking de la mairie (80), le long de l’avenue de France, mise à sens unique (80), ou encore aux Ailes (50).
Une extension des zones payantes n'est pas exclue par la Ville, afin d'enrayer le phénomène des voitures ventouses et favoriser la rotation du stationnement.
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Alors, où trouver de nouvelles places ?Si elle entend développer les parkings relais, comme autour du Stade Darragon ou au niveau du terrain vague à l’entrée du Parc des sports Pierre-Coulon, le tout avec une adaptation de l’offre de bus, la Ville n’exclut pas aussi d’élargir les zones de stationnement payant. Comme dans le quartier de l’hôpital, par exemple. Et ce, pour enrayer le phénomène des voitures ventouses. Les tarifs de stationnement pour les résidents, eux, pourraient être revus à la baisse. Une autre manière de dire que la voiture n’a pas vocation à devenir complètement indésirable…
Pierre GeraudiePhotos François-Xavier Gutton