Santiago Amigorena à la Librairie Carnot

Une cinquantaine de lecteurs fidèles de la Librairie Carnot se sont retrouvés, vendredi soir, pour échanger avec Santiago Amigorena autour de La justice des hommes et, plus généralement, sur les thèmes récurrents de l’œuvre de l’auteur et scénariste franco-argentin.

Une intervention qui mettait un point final aux trois jours qu’il venait de passer à Cusset, dans le cadre du projet Erasmus + porté par l’Institution Saint-Joseph et Procédé Zèbre.

Le silence est un des thèmes majeurs de l’œuvre de Santiago. Dans le livre présenté par Laurent Jouberton, La justice des hommes , conséquence du drame traumatisant vécu, Elsa ne parle plus.

Silence qui rejoint celui du grand-père de l’auteur, Vincente Rosenberg, mis en lumière par le roman Le Ghetto intérieur . Un grand-père devenu « taiseux » parce qu’il n’a sans doute pas trouvé d’autre voie pour répondre à la Shoah. Ce silence est aussi celui de l’auteur lui-même qui écrit depuis plus de trente ans sur le silence, pour finalement constater qu’au travers de tous les silences vécus par les personnages de ses romans, il n’y a peut-être qu’un seul silence ?

L’auteur reconnaît d’ailleurs que s’il écrit autant, s’il a un tel besoin d’écriture, c’est parce qu’au fond, il est silencieux de nature. Peut-être que lorsqu’il aura tout écrit, alors pourra-t-il parler. Il se considère comme porteur d’une partie du silence porté par l’Histoire.

La justice est un des autres thèmes très présents dans son œuvre. Souvent cette justice n’est pas humaine. Elle a son propre langage, fait de logique et de raison qui visent à donner raison à l’un et tort à l’autre. Au contraire, la justice intime est un lieu reculé où aucune justice ne peut séparer ce qui est juste de ce qui est injuste. Elle doit être préservée de tout ce qui nous est extérieur.