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Февраль
2024

Global Solo Challenge. Ronnie Simson récupéré, Philippe Delamare toujours en tête

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Global Solo Challenge. Ronnie Simson récupéré, Philippe Delamare toujours en tête

Les skippers du Global Solo Challenge naviguent eux aussi dans les 40e et passent au fur et à mesure le cap Horn pour tenter de rattraper le français Philippe Delamare qui réalise un sans faute. Ronnie Simson a démâté et a pu être secouru. 16 bateaux ont pris le départ de la course. Ils en restent 10 en mer.

Le 8 février, le bateau de Dave a été mis à mal, se couchant sur le côté pendant des instants qui ont semblé interminables. La pression de l’eau a provoqué la rupture de sa bôme, au plein milieu. De surcroît, des fissures de stress ont commencé à apparaître à l’extrémité arrière de la bôme en carbone, construite sur mesure. Ne disposant d’aucune alternative, Dave a dû poursuivre sa route pour son passage, sans aucun abri contre le vent et les vagues. Le skipper s’est alors concentré sur le maintien de son allure afin de contourner le cap Horn avant l’arrivée d’une tempête annoncée, susceptible d’engendrer des conditions périlleuses à l’extrémité sud-américaine.

Dave a partagé que le matin de son passage la vue de la terre, après une nuit d’une obscurité profonde, comptait parmi les instants les plus émouvants de son périple jusqu’à présent. Il a navigué à une distance inférieure à 2,5 milles du phare du Cabo de Hornos, dans l’espoir de récupérer les photos capturées par le gardien à l’aide de son télescope. Au moment où ces lignes sont écrites, Koloa Maoli navigue dans le canal de Beagle en direction d’Ushuaia, où Dave a déjà organisé une escale pour réparer sa bôme et reprendre la mer au plus vite et rentrer dans la flotte du Global Solo Challenge.

Six skippers ont déjà franchi le cap Horn avant David : Philippe Delamare sur Mowgli, Cole Brauer sur First Light, Ronnie Simpson sur Shipyard Brewing, Andrea Mura sur Vento di Sardegna, François Gouin sur Kawan3 Unicancer, et Riccardo Tosetto sur Obportus. Ces navigateurs espéraient tous un adoucissement des conditions difficiles du Pacifique sud, aspirant à des températures plus clémentes et à des eaux moins hostiles. Cependant, le passage du Horn ne signifie pas nécessairement la fin des épreuves et se révèle souvent être un jalon psychologique plus qu’un répit dans une circumnavigation.

Ronnie Simpson était pleinement conscient de cette réalité. Lors de son passage, il a décidé de reporter toute célébration jusqu’à ce qu’il réussisse à échapper à une tempête particulièrement violente apportant des vents du nord atteignant 60 nœuds, survenue peu après son franchissement du cap. Il était particulièrement préoccupé par les risques que de tels vents, particulièrement dans les eaux peu profondes séparant l’Argentine des îles Malouines, représentaient pour lui et son bateau. Optant pour la prudence, il a navigué à travers le détroit de Le Maire, puis a longé la côte argentine avec patience pour éviter les zones de forte mer et les vents les plus intenses. Pendant plusieurs jours, Ronnie a perdu un nombre significatif de milles par rapport aux autres concurrents, se résignant à l’idée qu’il serait difficile de maintenir sa troisième place face au plus rapide Open 50 Vento di Sardegna de Andrea Mura, parti de La Corogne trois semaines après Shipyard Brewing. Sa frustration était évidente, le sud de l’océan Atlantique se montrant impitoyable à son égard.

Le vétéran américain, blessé au combat et ayant perdu la moitié d’un poumon lors d’une blessure de guerre, a été confronté à un défi majeur. Prisonnier d’un labyrinthe de kelp – un type d’algue particulièrement long et résistant, fréquent dans ces eaux – qui s’est enroulé de manière agressive autour de sa quille, Ronnie n’a eu d’autre choix que de plonger pour couper les algues. Cette tâche, déjà ardue en soi, a dû être particulièrement éprouvante pour lui, compte tenu de sa condition physique. Néanmoins, faisant preuve d’une force et d’une détermination remarquables, il a réussi à accomplir cette tâche périlleuse.

Peu de temps après avoir surmonté cette épreuve, l’attention de Ronnie et des autres skippers naviguant dans l’Atlantique Sud s’est portée sur un important système de basse pression se déplaçant vers l’est. Ayant déjà été mis à rude épreuve par des vents du nord, Ronnie et les autres étaient désormais confrontés à l’intensification du côté ouest de la dépression, promettant une nouvelle série de vents violents de 50 à 60 nœuds. Cependant, cette situation était relativement moins préoccupante, car les vents soufflaient cette fois-ci du sud, dans une direction plus favorable pour leur progression.

Face à l’approche d’une tempête se déplaçant vers l’est à la latitude des îles Malouines, tous les skippers ont adopté des stratégies d’évitement pour se prémunir contre les conditions les plus extrêmes. Leur parcours, esquissant un large arc autour du centre de la dépression, semblait presque une tentative d’échapper à une menace imminente, comparée ici à une boule de feu diabolique. François Gouin a choisi de naviguer vers l’est-sud-est, cherchant refuge dans des eaux promettant des conditions moins tumultueuses. En prenant cette direction, il s’assurait également de se trouver dans des zones plus profondes, où le vent aurait moins d’effet sur la formation de vagues dangereuses.

Riccardo Tosetto, quant à lui, a opté pour une stratégie différente, visant à synchroniser son passage avec l’arrivée du front froid et des vents forts en naviguant juste au nord des îles Malouines. Cette manœuvre avait pour but de trouver un abri, ne serait-ce que partiel, contre les vagues. Lorsque le front froid a atteint Riccardo, il s’est trouvé sous une pluie battante et un ciel sombre, avec des vents soufflant sans relâche entre 50 et 60 nœuds pendant plusieurs heures, avant que les conditions ne deviennent plus clémentes. Malgré un souci avec l’une de ses voiles, il a réussi à maintenir une bonne vitesse de progression vers le nord.

Andrea Mura, se positionnant à l’ouest de la dépression, trouvait là une occasion favorable de faire route vers l’Uruguay. Déterminé à réduire l’écart avec Ronnie Simpson, qui se trouvait 600 milles devant lui, le skipper italien de Vento di Sardegna voyait là une opportunité de monter sur la troisième marche du podium, derrière Philippe Delamare et Cole Brauer. Malgré les multiples défis et retards auxquels Ronnie a dû faire face, l’écart entre lui et Andrea se réduisait progressivement. Andrea visait clairement à dépasser Ronnie, malgré les efforts de ce dernier pour préserver son bateau tout en avançant péniblement, une situation qui, comme mentionné précédemment, était source de grande frustration pour le skipper américain.

Ronnie Simpson, attentif à l’évolution de la tempête, se trouvait confronté à un défi distinct des autres skippers en raison des vents du sud. Sa position à la bordure nord de la zone impactée par les vents les plus forts le soumettait à des conditions maritimes particulièrement hostiles, avec des vagues atteignant 7 à 8 mètres de hauteur. Fidèle à sa prudence habituelle, le skipper de Shipyard Brewing a décidé de se diriger vers l’est pour se distancer des zones où la mer s’annonçait la plus périlleuse.

Le 12 février, à 02h00 UTC, naviguant sous une voilure considérablement réduite, Ronnie Simpson et Shipyard Brewing ont été brusquement arrêtés en tombant dans le creux d’une vague après avoir dévalé leur crête. Ronnie a été alerté par le son d’équipement heurtant le pont et a immédiatement compris qu’il avait perdu son gréement.

À ce moment, bien que la force du vent et l’état de la mer restassent dans des limites gérables, l’obscurité totale d’une nuit sans lune – la nouvelle lune ayant eu lieu le 9 février – accentuait ses inquiétudes. Il craignait particulièrement que le mât, se balançant violemment, ne frappe la coque du bateau à répétition. Cela exposait Ronnie à un risque sérieux de dommages à la coque, pouvant entraîner une inondation de son bateau. Une telle situation aurait pu transformer une circonstance déjà critique en un péril immédiat pour sa vie.

Guidé par un instinct de survie et une pleine conscience des dangers auxquels il était confronté, Ronnie a pris la décision difficile de libérer le mât de son bateau pour le laisser couler par-dessus bord. C’est seulement après avoir pris cette mesure drastique qu’il a pu prendre un moment pour réfléchir à l’ampleur de ce qui venait de se produire. Il ressentait une profonde gratitude pour ne pas avoir subi de blessures et reconnaissait que ses actions rapides avaient prévenu une situation potentiellement bien plus grave.

Face à l’approche d’une tempête qui devait le frapper dans les 36 heures suivantes, les pensées de Ronnie se sont tournées vers les défis immédiats à venir. Avec des options désormais très limitées, sans moyen de continuer à esquiver la mer dangereuse qui s’annonçait, il se préparait à affronter des vagues gigantesques.

Ronnie Simpson, confronté à une situation critique, a dû rassembler toutes ses pensées et évaluer minutieusement chaque aspect de sa situation périlleuse. Conscient que rester à bord de son bateau dans des vagues de 7 à 8 mètres était extrêmement dangereux, il a envisagé toutes les options possibles pour naviguer dans ces conditions. L’idée de suivre les vents en utilisant une ancre flottante ou de transformer une de ses voiles en ancre flottante pour stabiliser le bateau a sûrement traversé son esprit. Cependant, il était clair que, malgré ces mesures, le risque pour sa vie restait significatif et ne pouvait être complètement écarté. Dans ces moments de tension extrême, Ronnie a dû peser les conséquences de chaque choix, conscient que parfois, la sagesse réside dans la décision de vivre pour relever de nouvelles batailles à l’avenir.

La décision de Ronnie de demander un sauvetage avant l’arrivée imminente de la tempête le lendemain était le résultat d’une délibération profonde. Il savait pertinemment qu’en restant avec le bateau, si la situation se détériorait davantage, il serait hors de portée d’un sauvetage par hélicoptère, étant à 650 milles de la côte argentine. La seule possibilité d’assistance, dans ce cas, viendrait du trafic maritime commercial ou d’un autre concurrent participant à la course.

Andrea Mura sur Vento di Sardegna a été informé de la situation et malgré le fait d’être à 600 milles au sud-ouest, il a offert immédiatement et sans condition son aide. Cependant, sa distance signifiait qu’il ne pouvait pas atteindre Ronnie avant que la tempête ne le frappe, il lui a donc été demandé de continuer à naviguer et de rester en attente pendant que la situation évoluait.

L’activation de l’EPIRB par Ronnie a immédiatement alerté le centre de recherche et de sauvetage compétent pour les eaux où il se trouvait. Le MRCC Argentine s’est chargé de coordonner l’opération de sauvetage. Il y avait une fenêtre de 24 heures pour réaliser le sauvetage avant que les conditions maritimes ne se dégradent. Le centre de sauvetage devait déterminer la meilleure approche à adopter, compte tenu du trafic maritime autour du voilier démâté. Durant la nuit, un navire avait croisé près de Ronnie, mais il n’avait pas réussi à attirer son attention et comptait désormais sur le MRCC Argentine pour appliquer les protocoles de recherche et de sauvetage en contactant les navires à proximité pour organiser son sauvetage.

Cette attente était source de tension et d’anxiété pour Ronnie, qui espérait éviter de passer une autre nuit en proie aux vagues tumultueuses de la mer.

En tant qu’organisateurs de l’événement, notre priorité était d’assurer le soutien nécessaire au MRCC Argentine dans leurs efforts de sauvetage. Nous nous sommes immédiatement rendus disponibles pour répondre à toutes leurs demandes d’information. Nous avons pris l’initiative de contacter le fournisseur des trackers par satellite pour qu’ils augmentent la fréquence des mises à jour concernant la position de Ronnie, garantissant ainsi un suivi plus précis de sa localisation en temps réel.

Pour chaque participant à l’événement, nous maintenons un dossier complet incluant toutes les informations essentielles qui pourraient s’avérer cruciales dans des situations d’urgence, comprenant des détails exhaustifs sur le bateau et le skipper. Nous avons communiqué ce dossier au MRCC Argentine, y compris les photos d’identification aérienne que tous les skippers doivent fournir avant le départ. Cette démarche a permis au MRCC Argentine de partager ces informations vitales avec le navire de sauvetage désigné. Le navire marchand taïwanais Sakizaya Youth a été redirigé vers la position de Ronnie. Ayant modifié sa trajectoire vers midi la veille et accéléré pour rejoindre la position de Ronnie, le navire était équipé des photos et des détails spécifiques du bateau, facilitant ainsi l’identification et la planification du sauvetage.

Le Sakizaya Youth a parcouru environ 100 milles pour arriver à la position de Shipyard Brewing, et, fort heureusement, a réussi à récupérer Ronnie et à le mettre en sécurité sur son pont, le tout sans incident, juste avant le coucher du soleil.

Le skipper américain Ronnie Simpson a dû dire adieu à son fidèle compagnon de mer, un adieu lourd de sens après tant d’aventures partagées. Lors des opérations de sauvetage, la priorité absolue est toujours la sécurité et la préservation de la vie humaine, ce qui a inévitablement conduit à la décision difficile de laisser le bateau derrière lui. Pour des raisons de sécurité, et alors que le bateau commençait déjà à couler, Ronnie a reçu l’ordre de le couler et de l’abandonner. Bien que ce fut un moment douloureux, comme Ronnie l’a exprimé avec émotion juste avant de quitter le navire: vivre pour se battre un autre jour. Ce fut un moment poignant, immortalisée dans une vidéo partagée par le skipper.

Nous nous excusons auprès de tous les concurrents non mentionnés dans cette mise à jour. Philippe Delamare maintient sa position de leader, bien qu’il ait ralenti depuis la sortie des alizés. Cole Brauer, naviguant vers le nord, profite de vents stables pour accumuler les milles nautiques. Dans le Pacifique, William MacBrien à bord du Phoenix signale que tout se passe bien et attire l’attention alors qu’il se rapproche du cap Horn. Alessandro Tosetti et Louis Robein, ayant repris la mer depuis Hobart, ont dû ralentir à l’approche d’une tempête menaçant la côte ouest de la Nouvelle-Zélande. Quant à Kevin Le Poidevin, confronté à plusieurs problèmes techniques, envisage une escale à Hobart pour effectuer les réparations nécessaires.

Pavlin Nadvorni, ayant atteint en toute sécurité Lyttleton en Nouvelle-Zélande, a fait part aux organisateurs de sa décision difficile de se retirer du GSC après une réflexion approfondie sur son état physique. À la suite d’un incident où le bateau s’était couché dans l’eau, aggravé par ses conditions physiques: des problèmes de calculs rénaux et son bras gauche qui nécessite une immobilisation d’au moins un mois. Cette décision n’a pas été facile pour Pavlin, qui a éprouvé beaucoup de difficultés à accepter cette issue. Néanmoins, il est convaincu d’avoir fait le bon choix, aussi douloureux et décevant soit-il. Il a déclaré que”Le GSC a été l’aventure d’une vie et je me sens reconnaissant et privilégié d’en avoir fait partie.”

Nous sommes profondément attristés par le retrait de Pavlin et la perte du bateau de Ronnie. Toutefois, nous respectons entièrement la complexité des décisions prises par chaque skipper. Naviguer autour du monde ne se résume pas seulement à la gestion d’un bateau et aux conditions météorologiques ; Pavlin, Ronnie, Edouard, Ari, Dafydd, Juan, tous contraints de se retirer de l’événement, ont dû naviguer au travers de leurs émotions, sentiments et décisions, se montrant véritables capitaines de leur âme et conscience.

Source Organisation