La carte scolaire du Puy-de-Dôme ne passe toujours pas : "Trois classes sauvées, c'est peu"
Menaces de fermeture ou refus d’ouverture d’une classe, la carte scolaire du Puy-de-Dôme en cours de négociation fait bien des déçus. Ce lundi 12 février, à Clermont-Ferrand, avait lieu le CSASD, 2e round de discussion entre Michel Rouquette, l’inspecteur d’académie et les syndicats de l’enseignement, FO, UNSA, et FSU.
Plus que 34 fermeturesSur la table, 37 fermetures de classe, dont une au RPI de Saint-Angel Vitrac, au RPI de Bort l’Étang et à l’école élémentaire de Champeix pour seize ouvertures, mais pas à La Roche Noire. Des écoles qui avaient mobilisé, hier, une trentaine de parents d’élèves, devant le site Amboise du rectorat, pour montrer leur détermination à obtenir gain de cause. Michel Rouquette n’est revenu que sur trois fermetures de classes : une à l’élémentaire de Châteldon, une à la maternelle de Murol et une à l’élémentaire Jean-de-La Fontaine, à Clermont-Ferrand, qui ne fermera qu’une classe et pas deux.
Les organisations syndicales FO, UNSA et FSU ont voté, pour la 2e fois et à l'unanimité, contre le projet de carte scolaire du Puy-de-Dôme pour la rentrée 2024.
Les trois syndicats ont voté contre à l’unanimité.
"Trois classes sauvées, malgré toutes les mobilisations et les alertes sur les conditions d’apprentissage dégradées, c’est peu."
Méthode de comptage obsolète, investissements méprisésDéception aussi, mais détermination intacte pour Roger-Jean Méallet, maire de Champeix et conseiller régional, présent ce lundi à Clermont, aux côtés des manifestants, on marche sur la tête.
"Un engagement avait été pris de ne plus fermer de classes sans concertation avec les élus et avec une visibilité sur trois ans. D’un côté, on investit dans la ruralité, de l’autre, on fragilise les écoles publiques qui sont celles qui enseignent les valeurs de la République."
Tout cela aussi au mépris des investissements réalisés. L'école de Champeix qui doit être inaugurée le 9 mars prochain, a ainsi bénéficié d’un programme de travaux de 2 millions d’euros, subventionné à 30 % par l’État.
L'élu conteste par ailleurs la méthode de comptage de l'Éducation nationale : « Certes, nous avons 88 élèves pour l'instant, mais nous savons aussi que nous serons, à plus de 100 à la rentrée. Leur méthode de comptage est totalement obsolète ».
« On fait le jeu du privé »Les parents d'élèves de cette école ont décidé de poursuivre le blocage de l'établissement jusqu'à nouvel ordre. Pour les parents d’élèves des écoles concernées par des fermetures, « on détruit l’école publique et on fait le jeu du privé », quand Michel Rouquette dit « faire au mieux, en tout cas le moins mal possible, avec 16 ouvertures et la création de deux classes ULIs, d’une unité élémentaire autisme et de deux postes RASED ». La carte scolaire 2024 sera entérinée, jeudi matin, lors du Conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN).
Géraldine Messina