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Февраль
2024

Plongée dans les coulisses de la médiathèque René-Char d'Issoire

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Plongée dans les coulisses de la médiathèque René-Char d'Issoire

La médiathèque René-Char, à Issoire (Puy-de-Dôme), a accueilli plus de 52.000 visiteurs en 2023. Ouverte quatre jours par semaine, elle est fermée au public le jeudi. L’occasion pour les 14 médiathécaires d’effectuer le rangement des documents et d’accomplir une multitude de tâches.

"Souvent, les gens nous demandent pourquoi la médiathèque est fermée le jeudi." Cette question, la directrice Marie Domas l’a entendue des dizaines de fois. Peut-être plus. La raison tient en quelques mots : "On profite de cette journée pour effectuer un grand rangement dans tous les secteurs." Avec 52.582 personnes accueillies l’année dernière et plus de 75.800 références au catalogue, l’équipe de 14 médiathécaires n’a pas le temps de buller. Même au rayon BD.Marie Domas, directrice de la médiathèque René-Char.

Toutes et tous se voient confier une multitude de tâches. Et la journée du jeudi n’est pas de trop pour les accomplir. Jugez plutôt. Sylvie Beauvert par exemple, responsable de l’espace adulte, de l’accueil des groupes… est en charge de la réorganisation de la réserve. "Il faut pousser les murs", appuie Marie Domas. Le mobilier va être en partie remplacé, offrant plus de possibilités de rangement. "Et il faut procéder au désherbage [les livres abîmés sont retirés et, pour certains, vendus lors de la braderie, ndlr]", poursuit Sylvie Beauvert. Il faudra continuer ce chantier titanesque jusqu’à la fin de l’année.

Repenser la réserve

Une fois par semaine donc, l’espace de 128 m2, situé au sous-sol, fourmille d’allées et venues. Chacun procède à la remise des ouvrages, jeux, CD, DVD ou encore vinyles, donnés aux médiathécaires. Si, la majeure partie du temps, le document emprunté est directement choisi en rayon dans la bibliothèque accessible au public, d’autres, plus rarement demandés, sont stockés en réserve.Sylvie Beauvert est chargée de réorganiser la réserve.

La gestion de dizaines de milliers de pièces nécessite une organisation sans faille. Sans ça, il pourrait disparaître, noyé dans un océan de références. C’est la crainte de tout médiathécaire. Car, "un livre mal rangé est un livre perdu", résume Sylvie Beauvert qui ne passe pas un jour sans lire.

Livres et boîtes de jeux

Au deuxième étage, les bureaux se succèdent. Malgré la présence d’étagères, les ouvrages et autres boîtes de jeu garnissent l’espace personnel de travail. Cela a le mérite d’identifier au premier coup d’œil le domaine de compétence de chacun. Tandis que Victoria Couraud, responsable du pôle ados, déplace une pile de romansSpécialiste des livres jeunesse, Françoise Przybycinski scrute les dernières nouveautés.

Je lis ceux qui me tentent le plus où qui m’intriguent

, sa collègue Françoise Przybycinski, découvre une sélection de livres pour enfants.Juste en face, Véronique Bonnet profite du jeudi pour gérer la comptabilité. "La fermeture au public permet de faire du travail interne", argumente-t-elle. Deux étagères plus loin, Noémie Morgand Lopez, range des boîtes de jeux de société. Sa partie ? La ludothèque. Tous les mois, on imagine un univers nouveau qui colle à la programmation. Le succès est tel qu’il a fallu mettre en place des créneaux horaires.Noémie Morgand Lopez, entre une sélection de boîtes de jeux pour la ludothèque.

Multitâches

En face, Lucas Gilbert a le regard rivé sur son écran d’ordinateur. C’est à lui que les néophytes de la liseuse ou du smartphone demandent conseil. La veille encore, il animait un atelier autour des ressources numériques. La sonnerie d’un téléphone retentit à nouveau. Béatrice Duchatelet prend une réservation pour le prochain spectacle jeunesse à la salle du Strapontin. "C’est comme ça tous les jeudis !"

Entre deux coups de fil, Béatrice apporte les premiers soins aux livres endommagés. Un travail qui demande de la patience et autant de délicatesse. À ses côtés, Denise Sainte-Marie, partage son temps entre la médiathèque, l’espace Jean-Prouvé et la Tour de l’Horloge.

Chaque matin, j'apporte le courrier et je m’occupe des journaux.

Un autre bureau de cet open space est dédié à la gestion du pôle art, son et image et à la communication. C’est Véronique Chauvet-Demetz qui en a la responsabilité. Avec l’aide précieuse de Mélanie Chambas, elle médiatise les animations et les services portés par la médiathèque.

Un travail qu’elle a chevillé au corps, comme l’ensemble de l’équipe, et qui nécessite un éveil permanent aux nouvelles tendances littéraires, musicales… "Il faut embrasser tous les styles afin que la médiathèque reste un lieu de découverte", note Véronique Chauvet-Demetz qui rédige aussi les rapports annuels adressés au ministère de la Culture et à la municipalité.La journée du jeudi est chargée pour les médiathécaires.L’actualité prochaine sera tournée vers les Jeux Olympiques d’été. Une thématique réfléchie communément avec l’adjoint à la culture, Ulrick Bronner, et son équipe. En attendant, les habitués vont aller de découvertes en découvertes avec les expositions temporaires (Un œil sur Issoire, La guerre d’Algérie, etc.), le mois de la poésie, les animations, les ateliers… "On voudrait développer tant d’autres choses, mais on manque de temps", conclut Marie Domas, dont l’enthousiasme est contagieux. 

David Allignon