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Февраль
2024

Pourquoi la Corrèze a perdu, en douze ans, un quart de ses capacités d'accueil en village vacances ?

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Pourquoi la Corrèze a perdu, en douze ans, un quart de ses capacités d'accueil en village vacances ?

Une image standardisée, un concept vieillissant... les villages vacances corréziens, dont un certain nombre est toujours détenu par les collectivités, doivent s'adapter à une nouvelle donne.

 Dans les années 70-80, à l’époque de l’avènement du tourisme social, en Corrèze, comme dans tout le Massif Central, on a eu, autour des plans d’eau, beaucoup de villages vacances. Ils étaient souvent la propriété des collectivités publiques, confiés à des gestionnaires de type VVF, avec une offre complète assurant l’hébergement, les activités et la restauration.  Plus de quarante ans après, le modèle touristique a évolué.

La concurrence des campings 

« Les campings se sont emparés à leur tour de l’offre de services offerts dans les villages vacances, constate Agnès Audegil, présidente de Corrèze tourisme. Tout en proposant une offre d’hébergement différente et des tarifs plus bas. »  

Parmi les villages vacances en gestion publique, il y a beaucoup d’infrastructures où tous les travaux nécessaires de rénovation et de remise à niveau n’ont pas été faits. De plus, ces gros bâtiments en dur, avec une image très standardisée, sont plus difficiles à commercialiser aujourd’hui que les campings.  « Aujourd’hui, même les grands groupes comme Club Méd, VVF, Odalys se délestent d’une partie de leur parc pour investir résume Marie Saule, directrice de Corrèze Tourisme. Globalement, le modèle économique n’est pas facile à trouver. »  

Une évolution notable Pour se distinguer, au Domaine des Monédières, à Meyrignac l’Eglise, on a misé sur les prestations haut-de-gamme.

Au niveau national, sur les dix dernières années, dans les villages vacances en France, l’offre a baissé de 7 %. En Corrèze, entre 2011 et 2023, on a perdu 1.000 lits (25 %). Leur nombre est passé de 3.900, dans 15 villages, en 2011, à 2.900 lits dans 13 établissements en 2023. « Il y a dix ans, 75 % des villages vacances étaient des propriétés publiques. Aujourd’hui, les deux tiers d’entre eux sont détenus par les privés. On a eu beaucoup de néoentrepreneurs qui ont repris des établissements», affirme Marie Saule. 

Un accompagnement dans la recherche d'investisseurs privés

Corrèze tourisme accompagne les villages vacances, qui restent la propriété des collectivités, notamment en recherchant des investisseurs privés. Pour cela, l’agence s’est même adjoint les services d’un cabinet spécialisé. « Il faut que la commune agisse et prenne la décision de vendre au bon moment, sinon, on peut vite se retrouver face à des friches, résume Marie Saule. Pour faire venir les gens, il faut une stratégie de communication, de commercialisation.  Ce sont les métiers que les collectivités ne connaissent pas. Donc, la commune n’a plus le rôle d’opérateur touristique, mais d’aménageur. »

« Nous sommes là pour être l’interface entre le territoire et l’opérateur, pour faciliter les choses, complète Agnès Audegil. Plusieurs projets sont en cours et en bonne voie ».  

Des vacances de qualité sans se ruiner

Ces dernières années dans les villages vacances, on assiste à une montée en gamme des prestations et un vrai positionnement, une volonté de se différencier. « En Corrèze, il faut proposer des choses qui sont en phase avec le territoire. Ici, on peut passer des vacances de qualité sans se ruiner. Ce qui compte énormément, c’est le cadre de vie, de grands espaces verts autour des plans d’eau. On correspond à cette tendance de slow tourisme. Avec un rapport qualité-prix très intéressant.  Aujourd'hui, l’enjeu principal est de maintenir et de développer nos capacités d’accueil », conclut Marie Saule.

 

Dragan Perovic