Organisé en 4-2-3-1 contre Brest, le Clermont Foot a retrouvé un système aimé par ses joueurs
À trois jours de la Saint-Valentin, face à Brest, le Clermont Foot a donc décidé de revenir à ses anciennes amours, dimanche au Montpied (1-1).
Attention, la poésie n’étant pas forcément le principal talent des footballeurs (et Rashani et Bizot, même s’ils sont sortis du terrain, exclus, en se faisant presque des « bisous » après avoir échangé gifle et coup de poing, vous le confirmeront), ni de ceux qui écrivent sur eux, n’espérez pas, pour ce qui va suivre, une tirade en vers.
Non, plus prosaïquement, en football, l’amour est, paraît-il, d’abord celui du maillot.
Justement, dimanche, les ultras Nemetum, s’ils avaient bien une déclaration à faire aux élus de leur cuir, ont estimé nécessaire, avant que ne survienne le divorce, qu’elle soit sous forme d’un silence de 15 minutes et d’une banderole au ton de crise de couple : « Sans envie... comme vous... » Traduction, pour les fans de Johnny : l’envie et l’envie d’en avoir...
Pascal Gastien a ressorti son fameux 4-2-3-1Tout ce qui, d’amer, il faut le reconnaître, était plutôt ressorti du rateau pris à Lille (4-0).
On ne jurera pas, mais vraiment pas, que c’est pour d’abord les séduire, eux, que Pascal Gastien a décidé de rappeler, ce dimanche, une ancienne conquête, ce « fameux » 4-2-3-1 avec lequel le CF63 semblait presque avoir eu la corde au cou pendant tant de saisons passées à connaître le plus souvent « le meilleur », voire l’extase, à savoir une montée de Ligue 2 et un maintien en Ligue 1.
Mais aussi "le pire", avait estimé son coach, à partir de la 4e journée de la saison 2022-2023.
Quand les histoires de plan A finissent mal, autant passer au plan B. Congédié le 4-2-3-1, place au le 3-4-2-1. Un vrai coup de cœur en fait pour les Clermontois, puisqu’il colla à leur jeu comme un aimant durant plus d’une saison pour leur offrir le 8e rang, au printemps dernier.
Jusqu’à la réception de Brest lors de cette 21e journée. Vraiment ? Certains l’ont peut-être oublié, mais Pascal Gastien, dont on ne peut contester l’amour pour le jeu, sait être pragmatique : ainsi, ce retour de l’autre aimé n’était-il pas le premier.
Le 4-2-3-1 déjà testé une fois cette saison par ClermontLe 4-2-3-1 était en effet déjà revenu en cour, pour le match aller contre Lille, le 10 décembre dernier (15e journée) pour, au moins en partie, des raisons d’organisation proposée par l’adversaire.
Et quand on voit le gouffre, au-delà des attitudes, entre le 0-0 qui en résulta et le 0-4 du retour face à ce même LOSC, on comprend un peu mieux la volonté de renouer avec lui six journées plus tard.
Reste d'ailleurs que 4-2-3-1, même si ce fut la bonne combinaison pour ouvrir le coffre-fort breton, ne veut pas dire « Top départ ! » non plus, les chiffres ne sont pas dans le bon ordre. Et ils n’ont rapporté qu’un point. Mais d’ordre, sur le terrain, il y en a eu déjà bien plus, nous a-t-il semblé, dimanche. De plaisir aussi, certains nous l’ont dit.
« Ça fait toujours du bien de marquer pour un attaquant. Pour les offensifs, le changement de système offre plus de solutions, oui : on est plus d’attaquants, on étire plus les lignes. Après, peut-être que pour les défenseurs et les milieux de terrain, c’est différent. Chacun va aimer son système. »
Le buteur du jour sera en partie rassuré par Maxime Gonalons, milieu de terrain justement : « Oui, ça fait du bien ! C’est sûr que ces derniers temps, l’habitude de jouer à 5 notamment à plat avec deux n°6, c’était difficile de trouver des solutions devant. Quand vous amenez un peu plus d’offensifs, c’est sûr que ça amène plus de solutions. »
Mais il ajoute : « On a surtout mieux géré et plus attendu l’adversaire que d’aller se jeter par moments et se faire contrer...»
Alors, vraiment appelé à être reconduit, voire à perdurer ce retour de flamme ? Pascal Gastien ne s’est pas présenté dimanche, après Brest, en amoureux transi de l’idée : « Le changement de système a apporté un peu de fraîcheur dans les têtes et nous a permis de trouver des solutions. Je vais réfléchir pour la suite » a juste osé le coach. Nougaro lui avait peut-être soufflé son « Ce qui sent trop la fraîcheur sent déjà le roussi... »
Même pour un « systaime » (pardon, l’émotion sans doute...) ?
Jean-Philippe Béal