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Февраль
2024

Un homme condamné pour l’agression de deux jeunes près du lycée Cabanis à Brive

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« Oui Madame. Oui madame. » Les réponses du prévenu, aussi brèves que mécaniques, prononcées au début de l’audience, ce lundi 12 février, traduisaient chez lui, au mieux, une ferme volonté de s’expliquer, au pire un empressement, voire une forme d’impulsivité. Ce père de famille de 42 ans devait répondre de violences commises sur deux adolescents, le 8 février dernier, aux abords du lycée Cabanis, à Brive, en Corrèze.

Une rixe devant le lycée Cabanis

Ce jour-là, il s’était présenté armé d’un pistolet factice devant l’établissement scolaire, et avait asséné plusieurs coups à ses victimes. Ses cris, sa violence physique, avaient semé la confusion pendant quelques minutes.

« J’ai vu un homme avec une casquette donner des coups de poing et de pied à un jeune. Il avait une arme dans la main », témoignera un jeune jouant de la guitare au moment des faits.

Quatre autres lycéens iront avertir la CPE des événements se produisant à l’extérieur. Mais les deux jeunes victimes, elles, refuseront de s’exprimer sur leur propre agression. 

La mère de l’un d’entre eux déposera tout de même plainte avant de se constituer partie civile lors de l’audience. « Ce qui ressort du dossier, c’est la peur des victimes. Quand l’un a pris des coups, le second a voulu s’interposer et a, lui aussi, pris des coups. Il y a une peur de témoigner », a plaidé Me Christelle Heve pour une victime.

« Il y a une forme d’omerta dans ce dossier, où l’on est sorti de l’État de droit pour revenir à des pratiques d’une autre époque », a relevé le représentant du parquet.

Une affaire de stupéfiants ou de harcèlement ?

Des méthodes d’un autre temps, mais pour quel motif ? Chez le beau-fils du prévenu, impliqué dans la bagarre, 300 grammes de résine de cannabis ont été retrouvés lors de la perquisition.

La rixe trouve-t-elle son origine dans une affaire de stupéfiants ? Le mis en cause, vingt mentions à son casier judiciaire, a lui donné une tout autre réponse. « Je suis venu pour régler un problème de harcèlement scolaire. Je suis allé aux Chapélies pour retrouver les parents d’un jeune, puis à Tujac. À midi, j’ai su où ils étaient. J’y suis allé. C’était une erreur », a fini par reconnaître le quadragénaire.

« Dès qu’il y a des stupéfiants, on pense à des représailles, on parle d’omerta. Mais c’est une affaire dans laquelle il y a zéro jour d’ITT et pour laquelle les pompiers ne sont pas intervenus », a relativisé pour la défense Me Christophe Chastanet, expliquant par ailleurs qu’une plainte pour harcèlement scolaire avait été déposée.

Pour avoir voulu se faire justice lui-même, le père de famille a été condamné à un an de prison dont six mois assortis d’un sursis probatoire. Il a interdiction de porter une arme, d’entrer en contact avec les victimes et de se rendre aux abords de Cabanis.

Pierre Vignaud