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Февраль
2024

Poursuivie pour avoir tué sa sœur dans un accident de voiture dans le Cantal, la septuagénaire dispensée de peine

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Elle est revenue dans le Cantal. Longtemps, le département était synonyme de vacances pour cette frêle femme de 74 ans, toute petite face aux juges. C’était le bonheur de quelques jours partagés avec sa sœur, 79 ans. Jusqu’au 21 septembre. Elle est revenue dans le Cantal pour être jugée par le tribunal correctionnel, pour avoir involontairement tué son aîné dans un accident de voiture.

Une femme de 79 ans tuée dans une sortie de route dans le Cantal

Le 21 septembre, c’est elle qui conduit son vieil utilitaire parfaitement entretenu. Elle cherche son chemin, entre Marcolès et Saint-Gérons, dans le labyrinthe de la Châtaigneraie. Elle ne va pas trop vite. Elle n’a pas bu. Elle n’a pas pris de médicaments autres que son habituel traitement, qu’elle prend depuis trente ans.

C’est l’accident qui peut arriver à tout le monde. La voiture dérape sur une chaussée humide, au Rouget. « J’ai un trou noir, je ne sais pas du tout ce qu’il s’est passé. J’ai entendu ma sœur crier mon nom, et on a fait des tonneaux. Aujourd’hui encore, j’essaye de comprendre. » La passagère est déjà morte à l’arrivée des secours. Il n’y a rien à faire.

L’accident qui peut arriver à tout le monde

Le parquet a pris le texte au pied de la lettre. Il y a une faute de conduite, et la mort de la septuagénaire en découle. « Je comprends que c’est la loi. La première victime, c’est moi, soupire la prévenue. Elle habitait Paris, moi Carcassonne. On ne s’appelait pas tous les jours, mais presque et on partait en vacances ensemble tous les deux mois. »

Le parquet requiert une dispense de peine, estime que la punition est déjà là. Elle, elle pleure pendant que son avocat, Me Laurent Lafon, continue à porter sa parole. « L’avenir est morose, elle dit : “Je n’ai plus personne, je ne sais pas pourquoi je suis là”, elle se renseigne sur les procédures de fin de vie en Belgique et en Suisse », énumère l’avocat.

Sa cliente a été dispensée de peine. Elle est repartie sans un mot, discrète. « La culpabilité est juridique, elle est certaine, avait conclu son avocat. Une dispense de peine serait une mesure sage, humaine, correspondant à ce que l’on attend de la justice. » 

Pierre Chambaud