Dans ce campus connecté qui va ouvrir en Creuse, les étudiants auront même une "nounou"
Lever les freins qui empêchent encore certains jeunes Creusois et Creusoises à prendre la route vers l’enseignement supérieur, enlever des barrières qui peuvent bloquer la voie à une reconversion professionnelle : c’est l’objectif du campus connecté qui va ouvrir ses portes à Guéret à la rentrée prochaine, au dernier étage du campus universitaire Jules-Ferry. Et si le territoire national en compte 89 aujourd’hui, celui de Guéret sera le deuxième campus (après celui du Cantal) installé à l’échelle départementale.
"On avait fait une étude auprès du public concerné, qu’il s’agisse de jeunes bacheliers ou de publics de la Mission locale, du RSA qui avaient la volonté de reprendre des études ou de faire des formations qualifiantes et 20 % des répondants nous avaient fait part de cette difficulté. Certains freins les empêchent effectivement d’accéder à l’enseignement supérieur ou à d’autres formations, à commencer par celui de la mobilité."
Il y a aussi ceux qui appréhendent cette nouvelle étape, loin du cocon familial ou « ces jeunes qui, au bout de deux mois en fac se rendent compte que ça ne leur correspond pas et rentrent chez eux » ou bien encore certains qui peuvent être empêchés par un problème de santé, un impératif personnel…
Divers partenaires mobilisés
Piloté par le Département, ce projet mobilise plusieurs partenaires pour le financement de son fonctionnement (90.000 €/an) : la Ville de Guéret, plusieurs com-com de la Creuse et l’Université de Limoges. À noter que l’accès au campus est entièrement gratuit (hors droits d’inscription à régler auprès de l’établissement de rattachement) dès lors que le bénéficiaire est inscrit à une formation. Et que, grâce au partenariat avec l’Université de Limoges, ces étudiants auront le statut d’étudiant hébergé et bénéficieront de tous les services induits (santé, repas à 1 €, bibliothèque universitaire…).
Bref, autant de publics qui trouveront la solution dans ce campus connecté. Car, « oui, les formations à distance existent déjà, reconnaît Valéry Martin. Mais certains ont besoin d’un cadre, d’un accompagnement ».
Et ici, ils l’auront puisqu’un tuteur a été recruté pour les encadrer et les suivre. Maxence Cordonnier assurera ainsi cet accompagnement.
"Il y aura d’abord un contrat d’engagement entre l’étudiant et ce dispositif. Il s’agira de formaliser le parcours le mieux adapté. Je serai là pour les accompagner individuellement mais aussi collectivement autour d’ateliers et de rencontres. »
L’étudiant devra ainsi s’engager à être présent au moins 12 heures par semaine sur le campus et il lui sera fortement conseillé de participer aux ateliers collectifs.
Un dispositif expérimental sur trois ans, limité à 18 places« On veut recréer ici le contexte le plus proche possible d’une vie étudiante en dehors des heures de cours », souligne également Maxence Cordonnier. D’où différentes activités – sportives, culturelles et autres – qui seront mises en place pour assurer cette dynamique de promo. Bien évidemment, le but n’est pas de faire concurrence aux formations déjà existantes sur le territoire, ni « d’enfermer » les étudiants dans ce « cocon » tout le temps de leurs études :
"Le rôle de Maxence sera aussi de lever les freins, qu’ils soient psychologiques, financiers en les aiguillant vers des aides…"
Ce dispositif, qui démarrera en septembre, intéresse déjà quelques personnes. Expérimental sur trois ans, il sera limité à 18 places et les dossiers seront examinés par un comité de sélection.
Pratique. Renseignements au 06.14.07.53.90 ou à : campus23@creuse.fr
Séverine Perrier