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Февраль
2024

Et le Numérique redevint subitement un secrétariat d’Etat

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Comme un claquement de doigts de Thanos, l’iconique méchant de l’univers Marvel, et pouf, le Numérique. Disparu, Jean-Noël Barrot, qui poursuit toutefois son ascension du cursus honorum, en prenant le portefeuille de l’Europe. Disparu aussi, le ministère et ses prérogatives : une équipe élargie, un siège au Conseil des ministres et aux réunions interministérielles. Le Numérique, lors du remaniement, est redevenu l’affaire d’un simple secrétariat d’Etat, comme avant 2022 et la nomination du protégé de François Bayrou au MoDem.

Une rétrogradation donc, malgré l’importance prise par le sujet ces dernières années, entre la montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA), sa place prépondérante dans le plan d’investissement France 2030, les débats sur la question de la souveraineté, ou bien la psychose autour des écrans. Encore plus, si l’on s’arrête sur le profil de sa remplaçante. Le parti centriste garde la main sur la fonction et n’a pas trouvé meilleure pilote que Marina Ferrari, 50 ans, discrète secrétaire à la Commission des finances. La cousine de Laurence - la journaliste de CNews - s’est parfois levée de son siège, dans l’hémicycle, pour parler logement ou aménagement du territoire. Jamais quantique, blockchain ou fibre optique. Faut-il s’en inquiéter ? Après tout, Jean-Noël Barrot n’avait qu’un passé de chercheur en économie, lui aussi besogneux, mais dont la curiosité initiale pour le Numérique ne dépassait pas le tableur Excel.

La force donnée au poste peut, dans ce cas, se révéler importante : Barrot a ainsi pu défier Musk et les Gafam, développer de plutôt bonnes relations avec la French Tech, pondre une loi (SREN, votée en octobre dernier). Or, Marina Ferrari n’a ni le bagage technique et culturel de Cédric O ou Mounir Mahjoubi, ses prédécesseurs à un grade similaire, ni la fonction pour briller. Qu’est-ce que cela raconte ? L’exécutif a semble-t-il tourné la page de la "start-up nation" ; la French Tech, adolescente, dispose de plus d’autonomie. Et peut-être qu’au fond, les plus gros dossiers du Numérique comme l’IA sont devenus si importants qu’ils doivent être traités à l’étage supérieur. A Bercy, chez Bruno Le Maire. Ou même, directement depuis l’Elysée. Emmanuel Macron a eu tendance, ces derniers temps, à se garder les plus belles annonces. Du moins, c’est sûrement ce qu’espère aujourd’hui l’écosystème Tech français, en guise de cache-misère.