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Февраль
2024

"Les producteurs français, ce sont des gens qui travaillent, qu’on connaît" : ces Cantaliens consomment local

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« Je consomme français… Un peu. Surtout la viande. Mais 100 % français, c’est ingérable, ce serait trop cher, je ne m’en sortirais pas. Non, on regarde vraiment les promos, plus que la provenance. Ce n’est pas une question de volonté, c’est une question d’inflation… » À l’image de Mathilde, 55 ans, qui range son chariot sur le parking de Leclerc, à Aurillac, les Cantaliens tentent de jongler entre leurs contraintes budgétaires et leur envie de soutenir les agriculteurs français.

« Quand je peux, j’achète local. La démarche est quand même simplifiée par les grandes surfaces qui font des partenariats avec des producteurs locaux, considère Anaïs, 37 ans. Les Alliances locales, par exemple, ça permet d’acheter des produits dont on sait qu’ils viennent d’ici, à des prix concurrentiels. Je pense notamment à la viande, mais il y en a d’autres. Pour moi, les produits français sont synonymes de qualité, donc j’ai tendance à privilégier la provenance au prix… Mais quand c’est trop cher, je ne peux plus soutenir l’agriculture française. Je gagne un smic, donc bon. »

Je le fais, et je trouve que tout le monde devrait ! Je suis française avant tout ! Quand c’est moins cher, c’est de la cochonnerie. Quitte à consommer un peu moins, je préfère consommer mieux. Les producteurs français, ce sont des gens qui travaillent, qu’on connaît.

Un peu plus loin, Denise, 72 ans, est plus frileuse. « Je ne peux pas consommer français. Il faut tout regarder ! Quand on voit l’emmental à 16 euros le kilo… Donc j’essaie de privilégier le français, mais si c’est trop cher, je renonce. » Sur le parking d’Intermarché, Hélène, 75 ans, fait au contraire « très attention » à la provenance. « Honnêtement, il y en a marre de mal manger. Après, on a des cancers, on se demande pourquoi. Donc je mange moins, mais mieux. Quitte à payer plus cher. » De son côté, Jean-Louis, 74 ans, dans les rayons, essaie d’être attentif. « Il y a tellement de choses auxquelles faire attention, on passerait la journée à faire les courses ! Là je viens de voir un poulet élevé “territorialement” en France. Ça veut dire quoi ? Il était dehors, dedans ? Donc, consommer bien et français, d’accord, mais faut voir les prix, c’est une catastrophe ! » 

Anna Modolo