Comment et pourquoi le CA Brive est passé complètement à côté de son match face à Nevers
Promis, juré, le CAB allait recevoir dignement Nevers. La lourde défaite à près de 40 points au match aller était encore dans les têtes et l’envie de se venger était très forte. C’était annoncé en conférence de presse d’avant-match. L’USON allait être servie.
Sauf que vendredi soir, c’est tout l’inverse qui s’est produit avec des Corréziens qui ont complètement manqué leur entame de match.
Entre des montées défensives à contretemps et une grosse indiscipline avec vingt minutes passées en infériorité numérique après les cartons jaunes reçus par Stuart Olding et Retief Marais, les hommes de Pierre-Henry Broncan pouvaient s’estimer heureux, pour ne pas écrire miraculés, de basculer à la pause avec seulement trois points de retard.
Un scénario rendu aussi possible par deux retours héroïques de Benjamin Lefranc et Asaeli Tuivuaka qui privaient les visiteurs de deux essais tout faits.
Au retour des vestiaires, changement total d’ambiance ? Les murs ont sans doute tremblé mais rien n’y a fait. On n’a jamais senti la moindre petite révolte arriver.Pire, deux minutes après le coup d’envoi de la seconde période, Nevers se jouait de la naïveté défensive des Corréziens et Jaminet distillait un amour de diagonale au pied pour Mathiron qui profitait de la passivité de Lefranc.
Le moment d’enfin passer la marche avant ? D’enfin enclencher un semblant de quelque chose, dos au mur ? Eh bien toujours pas ! Vendredi, le CAB était comme amorphe, et marqué physiquement par des adversaires qui en voulaient plus.
Et lorsqu’il aurait pu essayer de se montrer dangereux avec des touches à cinq mètres à négocier, les ballons étaient perdus. Trois munitions ont ainsi été gaspillées.
Alors oui, il y a bien eu la réaction et l’essai de l’espoir signé Asaeli Tuivuaka pour permettre aux siens de revenir à trois petits points mais sur le renvoi, le ballon était perdu. Pour une énième fois. L’illustration d’une soirée pourrie pour Brive qui a manqué une belle occasion de marquer les esprits. En l’occurrence, il a surtout fait naître des inquiétudes.
Benjamin PommierPhotos Stéphanie Para