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Февраль
2024

Saint-Paul-Trois-Châteaux, le petit festival qui fait ses courses à Clermont

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Il est ici chez lui. Il vient en collègue. En connaisseur. En ami. "Ça fait 30 ans que je viens. J’ai vu tous les travaux dans la région." Quand on lance naturellement une pique au chantier InspiRe, on est plus clermontois que les Clermontois.

On a le Ventoux. Ici, c'est l'Everest

Entre la capitale auvergnate et Saint-Paul-Trois-Châteaux, il y a 200 kilomètres. Et une différence de 130.000 habitants. Dans ce petit village de la Drôme, chaque année, la population double au moment de son festival de cinéma. 40 à 50 courts métrages visionnés en cinq jours. Une nuit du court de cinq heures. Et à la tête de ce rendez-vous pagnolesque, son coprésident, Alexis Vachon. Un homme qui écume les festivals de France pour alimenter le sien. Dans son planning chargé d’orthophoniste retraité, le début du mois de février est sacré. Son pèlerinage. "Saint-Paul-Trois-Châteaux n’est pas loin du mont Ventoux. Et bien ici, c’est l’Everest."

Yannick Lenfle, la "maman" des jurés du festival du court métrage de Clermont

Alexis pourrait visionner les films sur la plateforme dédiée aux professionnels. Mais "ils ne sont sous-titrés qu’en anglais alors bon…" Et puis, ici, Alexis profite du catalogue. Et pas seulement pour y prendre des notes avec son stylo bic noir qui noircit chaque coin de page libre. "Il est hyper bien fait, on a tous les contacts des distributeurs, des producteurs. Je viens faire mes courses ici." D’ailleurs, parenthèse, combien coûte le droit de diffuser un court métrage dans un festival ? "Ça varie, mais 50 à 80 euros en gros. À part des Américains qui parfois demandent 500. Mais on ne les prend pas."

Un festival autour des droits de l'Homme

Alexis vient aussi voir ses amis. Claude Duty et Claire Diao, déjà venus à Saint-Paul-Trois-Châteaux. Tout comme Jean-Claude Saurel, l’ancien président du festival. Là-bas, ils seront devenus un peu militants. Parce qu’à Saint-Paul, on parle droit de l’homme. Liberté. Droits d’asile. Toujours à l’étranger. "Le prix est remis par des lycéens. C’est important qu’ils réalisent que la liberté n’est pas la même partout." C’est pour ça qu’Alexis a vu 9 des 12 séances internationales. Non. Pardon. 8. La 9e a été ratée à cause de cet entretien. 

En trente ans, on se rend compte que la thématique de la liberté est de plus en plus présente dans les festivals. Les violences faites aux femmes, la transphobie, l’homophobie prennent de plus en plus de place.

Repartir avec des films. Et des bénévoles ?

Alexis repart avec quelques films pour sa 37e édition. Qu’aimerait-il emporter d’autre ? "Les bénévoles. Il y en a tellement. Et surtout, des jeunes. Nous, on a ce qu’il faut en septuagénaires, mais le reste…" Et qu’aimerait-il changer ? "Rien, on se sent tellement bien ici. Ah si. Les casiers où on pouvait laisser des messages directement aux professionnels, c’était bien ça."

Les choix d’Alexis.Alors, qu’est-ce qu’Alexis Vachon a mis dans son panier cette année ? Une orange de Jaffa (I3), Eksi Bir (I4), The waiting (I4), National anthem (I8) et Stück für stück (I10).

Simon Antony