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Февраль
2024

Fermé en janvier pour mieux rouvrir, que s'est-il passé au musée de la Coutellerie à Thiers ?

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Il n’a pris son poste qu’en début d’année. Alors forcément, pour Florent Molle, le nouveau directeur du musée de la Coutellerie de Thiers, janvier aura rimé avec phase d’approche. Et ce n’est pas parce que le public ne sera accueilli qu’à partir du lundi 5 février, que l’équipe qu’il dirige a patiemment attendu cette date. Car tout se devait d'être prêt pour l’ouverture.

Comment appréhendez-vous ce nouvel outil de travail pour vous qu’est le musée de la Coutellerie??

Je prends le pouls. J’essaie d’évaluer ce qu’il faut faire, cartographier les besoins, analyser les moyens humains et les moyens financiers. Et je fais du rangement (rires). C’est encore un peu flou, alors il y a pas mal de choses à mettre à plat, car le poste de directeur n’a pas été occupé pendant plus de deux ans.

Que signifie la période de fermeture pour le musée??

On fait le tour des sujets avec l’équipe, tous ensemble, car c’est un vrai travail d’équipe. On tente d’anticiper l’année à venir, le service des publics programme les animations et les temps forts du musée, car ça se décide maintenant. La boutique de son côté prépare son stock et réfléchit aux différents modèles qui pourraient être vendus de ce côté-là.

Le musée de la Coutellerie de Thiers a (enfin) un nouveau directeur, nous l'avons rencontré

Et puis il y a les couteliers de l’atelier, qui profitent de ce moment sans visites pour revoir aussi leurs stocks également, ils ont aussi réaménagé leur atelier, et nettoyé leurs machines. Ils réfléchissent à leur production, car certaines sont présentes toute l’année, avec la vocation d’être vendues dans la boutique.

Et pour eux, il y a un vrai objectif qui s’appelle Coutellia, où le musée expose. Donc ils doivent d’ores et déjà réfléchir à la production du couteau d’art. Ils en profitent d’être au calme aujourd’hui pour y réfléchir. Et moi je réfléchis surtout, je me projette sur cette année qui vient mais aussi sur les suivantes, sur le temps long.

Existe-t-il une forme de pression avant l’ouverture??

Oui, nous sommes tous un peu sous pression, parce qu’il faut que tout soit rangé, rien ne doit traîner, tout le travaille en coulisses doit être terminé. Il y a aussi l’enjeu de restructurer a minima une partie de la muséographie. On a accueilli l’exposition Lames d’excellences en mai dernier, néanmoins, un peu en urgence. Dans ces espaces occupés, il y avait une autre exposition, consacrée au damas.

J’aimerais revoir ces deux espaces, donner une place plus cohérente aux Lames d’exception, enlever la partie consacrée au damas, car elle a vécu, et des prêteurs particuliers doivent récupérer leurs pièces.

Les équipes sont-elles impatientes d’ouvrir ?

Comme toujours. Mais elles sont aussi conscientes du travail à fournir en coulisses. Et l’enjeu du directeur, c’est d’être bon dans la répartition des tâches.

Vous avez évoqué vouloir réfléchir au temps long, c’est une forme de projection de votre part??

J’ai été engagé dans la mission principale qui m’est octroyée, et c’est une forme de mandat que je me fixe, que de réfléchir à la relocalisation du musée, avec sa première pierre pour 2028. Qu’importe le lieu, un déménagement implique toujours un “chantier des collections”, le moment où il faut mettre à plat les connaissances sur les collections, en termes de gestion. Il faut donc appréhender l’existant. Et j’avoue que depuis début janvier, j’ai énormément ouvert de cartons, j’ai visité des réserves.

La problématique du musée, en plus d’être sur deux sites, c’est qu’il y a quatre autres sites de stockage. On a tout dans des registres papier, et il faudrait numériser tout ça, savoir ou ça va, ou c’est. Il y a peut-être 20.000 pièces. L’équipement, en termes de gestion, est loin d’être optimal aujourd’hui, mais c’est le cas depuis toujours.

Il vous faudrait alors d’autres moyens??

Oui, et ça passe par faire un plan de la gestion des collections, avec un budget prévisionnel, savoir ce qu’il nous faut en temps, en équipe, comment aller chercher des subventions. Se dire qu’il faudra peut-être embaucher des prestataires.

Justement en termes d’embauches, certaines sont-elles prévues??

Deux postes qui étaient auparavant pourvus sont aujourd’hui disponibles. Alors j’aimerais recruter une personne chargée des publics, pour venir en soutien de la programmation des différents événements publics. Et il faudrait un autre poste concernant la gestion des stocks. Mais sur ce dernier point, ça ne suffira pas, il faudra des aides de la Direction régionale des affaires culturelles. Je suis un peu surpris par l’ampleur du chantier, même si je savais qu’il y avait des problèmes d’inventaire.

Propos recueillis par Alexandre Chazeau