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Февраль
2024

Mon bistro de quartier à Vichy : à l'Absinthe, une âme préservée qui fait un tabac

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Une fois franchies les portes de l’Absinthe, elle est bien présente. Elle, c’est l’âme de tout un quartier, dont les habitants aiment à se retrouver là, qu’importe les âges et les situations, tant qu’il s’agit de refaire le monde autour d’un café ou d‘une mousse.

Bienvenue à l’est de Vichy, dans une authentique institution du boulevard Denière, un terme tout sauf galvaudé. Car de mémoire de riverains, le bar-tabac a toujours été là. Au moins depuis les années 1940, époque où un employé de l’établissement, Etienne Espinel, parce qu’il avait caché une famille juive, sera plusieurs décennies plus tard honoré du titre de Juste parmi les Nations.

Chaque jour, nombreux sont les clients, fidèles ou de passage, qui viennent prendre le temps de se poser quelques instants au comptoir de l’Absinthe. Et entre copains, la bonne humeur est de mise.

Le sens de la proximité

Le chapitre parmi d’autres d’un bar-tabac dont la destinée est depuis 25 ans confiée à un patron, Frédéric, qui est une figure incontournable du quartier. Car « Fred », avant, était derrière le comptoir du Bougnat, non loin de là, rue de l’Est. Le Bougnat, une épicerie que tenaient jadis ses grands-parents, quand ses parents, juste à côté, avaient une menuiserie. C’était là un temps pas si lointain, où la notion de commerce de proximité avait tout son sens, elle qui guide justement l’état d’esprit des lieux.Des clients qui aiment, le matin, lire leur journal au comptoir en buvant un petit verre.

"Les clients viennent pour la tranquillité. Et on prend le temps de discuter avec eux. »

Mon bistro de quartier à Vichy : le Victoria, entre ambiance chaleureuse et cuisine locale

Une équipe au service avant tout du contact humain, donc, que Gérard a intégré depuis bientôt 7 ans, pour son plus grand bonheur. « Ici, on s’entend bien, on est soudé. Et puis c’est sympa, quand on se promène dans la rue, les gens nous reconnaissent ». Il en passe pourtant, du monde, avec 500 à 700 passages en caisse par jour.

Ici avec Gérard, toujours le service souriant, les clients se sentent comme à la maison. 

Toujours un petit mot sympathique

Mais toujours, Fred tient à avoir un petit mot de sympathie, pour qui vient boire un coup, ou encore acheter un journal ou un paquet de cigarettes dans un établissement qui en revanche ne donne pas dans les courses de chevaux. Et qui, avant, était scindé en deux. D’un côté, le bar-tabac, de l’autre, l’épicerie. « Mais un jour, j’ai réuni les deux », rembobine le patron, qui ouvre ses portes dès potron-minet, sur les coups de 6?h?30, pour les fermer en début de soirée. Et ce tous les jours.

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C’est dire si le rythme est soutenu, dans un bar-tabac qui, ces dernières années, aura vu son environnement changer, avec l’ouverture du boulevard urbain et la construction de nouveaux logements, à quelques mètres de là. Mais si le temps passe, l’âme de l’Absinthe, elle, reste intacte. Pour le plus grand bonheur de ses clients, qui savent pourquoi ils viennent ici : pour retrouver des copains, pour faire s’arrêter la course du temps un verre où une tasse à la main. Et pour rigoler avec Fred, bien sûr.

Au milieu du boulevard Denière, la façade est immanquable et les arrêts sont fréquents.

Derrière le comptoir : Fred CoquelJusqu’en haut du boulevard Denière, tout le monde le connaît. Car c’est là un véritable enfant du quartier. Frédéric Coquel, c’était d’abord un jeune homme qui, dans les années 1990, avait repris les rênes du Bougnat, épicerie bien connue de ceux qui venaient, tous les jours, y chercher leur pain. Derrière la boutique se tenaient aussi les réunions toujours joviales du comité de quartier.Mais désormais, Fred est indissociable de l’Absinthe, ce bar à qui il a su donner une nouvelle jeunesse, lui qui en a repris les rênes au tournant du nouveau siècle. Lui qui y a aussi bâti une équipe solide avec Gérard, Sylvie, Marieke et Brigitte. De quoi tenir le rythme dans un commerce qui rayonne bien au-delà de son boulevard. 

Pierre GeraudiePhotos François-Xavier Gutton