Les mondes imaginaires de l'artiste clermontoise Léa Enjalbert
Avec ses "formes informelles", à découvrir dans le cadre des Petits ateliers du Court à Mille formes, à Clermont-Ferrand, l’artiste Léa Enjalbert a imaginé le terrain de jeu idéal, sur lequel nous aurions aimé nous exprimer quand nous avions moins de 6 ans. Un immense décor et des dizaines de petites formes en tous genres qui permettent de donner vie à tout ce que l’on a dans la tête à cet âge-là.
"Ils ont un espace complètement libre mais un peu fou, pas tout à fait réaliste, explique la native de Toulouse, clermontoise depuis une dizaine d’années. Ça leur permet d’imaginer leur monde à eux, ils construisent des maisons ici, mettent des bateaux dans la mer, fabriquent toutes sortes de créatures." Les enfants peuvent alors animer cette fresque image par image et grâce à un système de captation, leur univers prend vie. Magie de l’animation…
Léa Enjalbert en plein travail.
Léa se réjouit devant les sourires et les mines concentrées des tout-petits. Les ateliers de médiation autour du cinéma d’animation, c’est l’un de ses dadas. Quel que soit le public. La preuve en images, non loin de là. Le Far (Filmer l’air de rien), dont elle est membre, et le DNMade de Cournon, dont elle est diplômée, ont créé un studio éphémère de tournage de film d’animation en papier découpé au sein de l’Atelier, qui ouvre ses portes aujourd’hui au centre Blaise-Pascal.
Yannick Lenfle, la "maman" des jurés du festival du court métrage de Clermont
"L’idée, c‘est que l’on réinterprète des bandes-annonces de films existants, en l’occurrence Bande de filles de Céline Sciamma sur cette édition. Les participants ont à leur disposition des marionnettes articulées, des décors en papier. Ils auront une tablette sur laquelle ils verront la bande-annonce originale et vont essayer de la reproduire en animation image par image." Toujours dans le cadre de l’Atelier, les étudiants du DNMade finiront de créer leur propre bande-annonce en papier découpé du film La vie est belle de Roberto Benigni.
AteliersPour les petits. Les Petits ateliers du court sont installés dans les locaux de Mille formes, le centre d’initiation à l’art pour les 0-6 ans, rue Fontgiève. Et ce jusqu’au 11 février à l’occasion du festival, de 9 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 heures. Accès libre et continu pour les familles.Pour les grands. Plateau de tournage, studio d’animation, musique, VR, effets spéciaux, etc. L’Atelier, école éphémère de cinéma, revient du 5 au 9 février, dans les locaux du centre Blaise-Pascal, rue Neuve-des-Carmes. Entrée gratuite, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures. Des étudiants de l’école d’architecture ont réalisé un décor (une station-service) pour le tournage d’une scène du film des frères Coen No country for old men, par l’école 24, et d’une création originale, Deviens génial, par des étudiants de Kourtrajmé.
Bienvenue dans le monde de Léa Enjalbert qui met sa créativité au service de la médiation culturelle. Elle a, par exemple, développé avec le Far et Sauve qui peut le court métrage des outils d’éducation aux images, comme le studio Pop-hop, atelier mobile de tournage de films d’animation qui tient dans une valise.
En parallèle, avec sa complice Florine Paulius, elle a monté en 2021 le studio Cabriole grâce auquel elles créent des films. Que ce soit pour la Cité des sciences, ou pour leur compte (clip musical, documentaire animé…). On pourrait évoquer aussi l’affiche de l’Étonnant festin ou d’autres projets à venir mais le monde de Léa se révèle trop grand et foisonnant pour s’y attarder image par image. Rendez-vous sur son site…
Thierry Senzier