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Февраль
2024

"Vous avez 24 heures pour changer" : comment Christophe Urios a relancé l'ASM Clermont après le revers face à l'UBB

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Christophe Urios perd parfois un peu la notion du temps, ou du moins celle des dates. Avant la réception du LOU, vendredi dernier, il disait que la défaite concédée à la maison face à Bordeaux lui avait fait passer un mauvais Noël. En fait, ce dernier match de l’année 2023 s’est joué… le 29 décembre. C’est donc sans doute un mauvais réveillon du Jour de l’an que le coach a vécu il y a maintenant cinq semaines.

Mais le mauvais souvenir de Bordeaux (défaite 40-35) a été le point de départ d’une sorte de rédemption pour les joueurs, qu’Urios avaient mis, le soir même, face à leurs responsabilités.

« Avoir donné les 4 points de la victoire à Bordeaux était inacceptable. A partir de là, j’ai dit aux joueurs, vous avez les 24 prochaines heures pour changer. Si dans les 24 heures on ne change pas, on ne fera rien de notre saison et si dans ces 24 heures on change, on reviendra dans la course. Je crois que les joueurs ont perçu le message »

Dès le premier jour de 2024, les joueurs de l’ASM ont donc changé. « Nous aussi, souligne Urios. On a changé la façon de les entraîner, on a remis du contact, plus que ce que l’on faisait habituellement ». Entraînés un peu plus à la dure, les Clermontois depuis ne perdent plus. Avec un brin de maîtrise en plus, ils auraient même pu transformer le nul au Stade Français en victoire un peu plus fondatrice dès le 6 janvier.

Anthony Belleau, le symbole du renouveau

Mais qu’est-ce qui a donc changé sur ce mois de janvier, plutôt épatant sur le plan comptable?? Déjà, des joueurs qui ont élevé pour de bon leur niveau. Le symbole le plus marquant est sans doute Anthony Belleau.

Le demi d’ouverture semble aujourd’hui métamorphosé et il enchaîne les performances de plus en plus abouties. Ce qui n’a pas échappé naturellement à son entraîneur. « Aujourd’hui, je vois Antho comme le joueur qu’on voyait à Toulon, Agen et en équipe de France. C’est un joueur de haut niveau. Après, les histoires d’une saison, d’une carrière… Parfois, il faut du temps. Il est arrivé après un monstre de l’ASM, Camille Lopez. Combiné avec le départ de Morgan Parra… Quand je suis arrivé, j’ai compris que les deux géraient beaucoup de choses sur le plan sportif, c’étaient des sortes d’entraîneurs bis. Donc, quand Anthony est arrivé, c’était beaucoup trop pour lui. Maintenant, il est en train de trouver son rythme de croisière. Je suis content pour lui parce qu’il représente assez bien ce que j’aime. Quand il n’est pas bon, il ne dit pas que c’est la faute de l’entraîneur, il se remet en cause et il bosse. Je suis satisfait de son comportement et de son évolution ».

La tête sous l’eau face à Bordeaux, comme l’ensemble de ses partenaires, Belleau respire donc à nouveau l’air des sommets. Comme son club.

Avec la victoire bonifiée (38-21) de samedi sur le LOU, Clermont a réintégré, en effet, le top 6. Ce qui ne changera pas le discours et les messages forts du patron sportif. « Continuons le combat?! A la reprise, on aura un match à Bayonne difficile puis la réception de Toulouse. Après, il faudra aller à La Rochelle et recevoir Oyonnax. Il y a du pain sur la planche, mais on est dans la bonne direction », estime Urios.

Ce prochain bloc de quatre matchs, avant une coupure mi-mars, donnera certainement la tonalité de la dernière partie de saison de l’ASM. Une équipe dont l’horizon est aujourd’hui un peu plus dégagé qu’il y a un mois. 

5 ans après... cinq matchs sans défaite

Il l’a dit et répété, samedi soir après la victoire sur le LOU, Christophe Urios a apprécié le mois de janvier (et le tout début février) de son équipe, qui vient de boucler la meilleure série depuis un an et son arrivée à Clermont. Un début d’année 2024 qui contraste avec le mois de décembre et les trois défaites consécutives (Gloucester, Pau et Bordeaux). L’ASM est en effet sur une série de cinq matchs sans défaite (1 nul au Stade Français et 4 victoires face à Llanelli, Black Lion, Castres et Lyon), une première depuis cinq années. Il faut remonter à 2019 pour trouver un enchaînement aussi positif, du 2 mars au 7 avril, avec quatre succès (Grenoble, Pau, Agen, Northampton) et un nul (Racing) des Clermontois, entraînés alors par Franck Azéma. Là, si l’équipe de Christophe Urios venait à enchaîner un cinquième succès à Bayonne (17 février), elle se rapprocherait de la série de six victoires consécutives, du 1er octobre au 5 novembre 2016 (Castres, Toulouse, Exeter, Bordeaux, Brive et Grenoble).

Christophe Urios