Le plein-emploi n’est plus aussi proche, dans le Puy-de-Dôme comme ailleurs

En un an, le taux de chômage a augmenté de 0,2 point dans le Puy-de-Dôme. Il s’établit désormais à 6,5 % de la population active. Un niveau qui n’avait plus été atteint depuis le troisième trimestre 2021 (6,8 %) mais qui reste bas comparé aux 7,5 % de 2019 (*).

Le taux de chômage départemental évolue de la même manière qu’au niveau régional (6,4 %). Dans tous les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes, le taux de chômage est plus élevé qu’un an auparavant.

L’Ardèche et la Drôme sont les départements les plus touchés, avec 8,1 % de la population active au chômage. Le taux de chômage est également relativement élevé dans l’Allier et la Loire (7,9 % et 7,5 %).

Les jeunes sont les plus touchés

Si l’on entre dans le détail de cette hausse globale de la demande d’emploi depuis un an dans le Puy-de-Dôme (+1,4 %), les jeunes sont les plus touchés avec une demande d’emploi des moins de 25 ans orientée à la hausse sur un an (+1,6 %), de même que les hommes (+1,5 %). À l’inverse, les seniors (-0,9 %) et les femmes (-0,5 %) restent moins nombreux qu’il y a un an.

Car le marché de l’emploi reste dynamique dans le Puy-de-Dôme. Et c’est même l’un des paradoxes : une hausse du chômage sur fond de pénurie de main-d’œuvre.

Nathalie Halot, la directrice de France Travail dans le Puy-de-Dôme, le Cantal et l’Allier,rappelle : 

La dernière enquête de besoin de main-d’œuvre des entreprises montrait que presque une entreprise sur trois prévoyait de recruter dans le Puy-de-Dôme en 2023. C’est plus 10 % par rapport à 2022.

"Et nous observons effectivement une hausse du nombre d’offres d’emploi" ajoute Jérôme Faure, le directeur de France Travail dans le Puy-de-Dôme.

Avec plus de 116.000 offres diffusées sur le site de Pôle emploi entre septembre 2022 et septembre 2023, soit une hausse de 6,4 %. Mais, les employeurs pensent que 60 % des projets d’embauche vont être difficiles à réaliser.

Une tendance ?

Dans ce contexte, le marché de l’emploi est particulièrement difficile à décrypter. « Il est trop tôt pour dire si la tendance à la hausse du nombre de demandeurs d’emploi va se poursuivre et si les besoins de main-d’œuvre vont rester forts » explique Jérôme Faure. La crise qui frappe actuellement le secteur du bâtiment ainsi que la hausse du nombre de défaillances des entreprises risquent d’avoir des conséquences.

Baisse du chômage de longue durée

En revanche, l’offre de formation, rendue plus agile depuis deux ans, avec un déblocage de moyens conséquents, a profité à près de 2.000 demandeurs d’emploi au cours du dernier trimestre.

Ce n’est sans doute pas la seule explication mais « on observe une baisse du chômage de longue durée, celui des demandeurs les plus éloignés de l’emploi » pointe Nathalie Halot. La baisse est de 3 % toutes catégories confondues. Elle est particulièrement sensible chez ceux inscrits depuis trois ans et plus, avec une baisse sur un an de 10,6 % et de 2,8 % sur le quatrième trimestre 2023. Plutôt une bonne nouvelle dans ce contexte de reprise du chômage.

Les données du premier trimestre 2024, corrélées à celles de l’enquête de besoin de main-d’œuvre en cours auprès des entreprises, permettront sans doute de préciser si le marché de l’emploi s’infléchit vraiment et si l’objectif du plein-emploi s’éloigne vraiment. 

(*) Source INSEE et France Travail.

Le chômage en augmentation au quatrième trimestre 2023

Le nombre de demandeurs d’emploi est en hausse de 0,3 % au quatrième trimestre 2023 dans le Puy-de-Dôme.

Le nombre de personnes inscrites en catégorie A, s’élève ainsi à 24.620. Cela représente une hausse pour le troisième trimestre consécutif, selon les chiffres publiés par France Travail (ex Pôle emploi), jeudi 25 janvier.

Toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 0,6 % au quatrième trimestre dans le département. Soit 300 personnes en plus.

La hausse est plus forte pour les seules catégories B et C :  +1 %. La catégorie B désigne les personnes qui sont au chômage, mais peuvent justifier d’une activité partielle de 78 heures maximum au cours du mois. La catégorie C est réservée aux demandeurs d’emploi qui ont, eux aussi, exercé une activité partielle, mais qui excède 78 heures par mois.

Par ailleurs, dans le Puy-de-Dôme, les plus fortes hausses concernent les jeunes (+1,3 %) avec 3.500 personnes de moins de 25 ans à la recherche d’un emploi. Et les hommes (+1,5 %) soit 12.500 personnes. Presque autant de femmes recherchent un emploi (12.130) mais leur nombre baisse de 0,8 % sur un trimestre.

Cécile Bergougnoux