Réfléchir aux énergies renouvelables
Faux-la-Montagne. Zone d’accélération des énergies renouvelables. La mairie de Faux-la-Montagne a proposé aux habitantes et habitants une réunion pour partager les enjeux des zones d’accélération des énergies renouvelables. Il s’agit d’accélérer l’implantation des énergies renouvelables partout sur le territoire et que chaque commune puisse produire des efforts.
Pourtant Faux-la-Montagne, avec son barrage hydroélectrique produit douze fois plus que ce que le village consomme. On aurait pu se croire épargnés pour cette raison. Au contraire, l’usine sous le barrage dispose d’une sous-station électrique qui pourrait gérer l’arrivée d’autres énergies et les injecter dans le réseau, sans investissement de la part d’Enedis.
La possibilité de l’agrivoltaïsmeIl suffit donc de trouver des espaces pour installer des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques. Et justement, le gouvernement vient d’alléger les normes des Bâtiments de France qui limitaient les installations autour des monuments historiques. Il y a donc de nombreuses toitures du bourg et des villages qui vont pouvoir accueillir des panneaux solaires permettant soit de revendre l’électricité, soit de la basculer en « auto-consommation » pour faire baisser la facture appelée à augmenter inexorablement.
Granges, maisons n’y suffiront pas. Comme personne ne souhaite d’éoliennes dans le Parc naturel, il reste la possibilité de l’agrivoltaïsme. Trouver des terrains plein sud, les couvrir de panneaux permettrait à certains agriculteurs d’augmenter leurs revenus ou de baisser leurs charges, s’ils ont des terres situées dans un rayon de 5 km de l’usine électrique. Mais faut-il couvrir les sols de la région de rectangles noirs qui vont modifier le paysage si le territoire veut pouvoir vivre aussi du tourisme ? Que se passera-t-il en cas de tempêtes majeures avec ces panneaux ? Est-il réel que des bêtes vont pouvoir pâturer sous les champs de panneaux ?
On risque de voir l’agrivoltaïsme se transformer en voltaïque tout court, avec des propriétaires qui vont préférer planter des panneaux que des arbres ou des prairies.
La privatisation d’EDF a imposé aux entreprises (y compris agricoles) de passer en « tarif jaune » dont les prix, adossés au marché du gaz, se sont envolés. On comprend l’intérêt pour eux de faire baisser leurs coûts. Mais certains habitants imaginent déjà le piège à venir avec des décisions prises dans les métropoles de couvrir les campagnes lointaines d’éoliennes et de panneaux pour continuer une « croissance économique » à laquelle il faudrait réfléchir dès maintenant.