ru24.pro
World News in French
Январь
2024

"Du jamais vu ! ": sur la RN7 dans l'Allier, les agriculteurs maintiennent la pression pour dire leur "ras-le-bol"

0

Alors que de nombreux axes routiers ont encore été barrés dans la région, ce mardi, la grande mobilisation des agriculteurs gagne aussi en ampleur du côté de Lapalisse (Allier). Venus d'un large périmètre alentour, des exploitants et éleveurs tiennent un barrage filtrant sur la N7, au niveau du rond-point de l'aire des Vérités.

"Un ras-le-bol général". Comme un peu partout sur le territoire national depuis huit jours, et alors que la circulation était toujours bloquée ou perturbée sur l'A71, l'A79 ou la RN145 dans l'Allier, de nombreux agriculteurs du bassin de Lapalisse ont tenu à faire entendre leur colère persistante, ce mardi. 

Des dizaines d'éleveurs et exploitants ont ainsi mis en place un barrage filtrant sur la RN7, des feux de pneus faisant monter haut dans le ciel un nuage d'un noir aussi vif que leur colère. À l'image de celle de Christophe Bonnefoy, éleveur de bovins à Lapalisse et initiateur de ce grand rassemblement : " Il ne faut pas que notre métier devienne invivable, tonne l'agriculteur. La colère est générale. On demande que nos revenus soient meilleurs, qu'il y ait moins de normes, qu'on nous simplifie les démarches. Aujourd'hui, la paperasse, ça prend presque une journée par semaine !"

Manifestation des agriculteurs ce mardi 30 janvier à Lapalisse.

Un message de lassitude appuyé par Philippe Bessenay, vice-président de la FNSEA 03, présent ce mardi sur le rond-point de Lapalisse : "Tous les mois on nous rajoute des lignes de normes, de contraintes, de charges, ça devient compliqué. Quant à la loi Egalim, elle n'est pas suffisamment appliquée... ".

"Cette colère couvait depuis longtemps"

Et multiples sont les autres motifs d'exaspération exprimés par les manifestants, comme cette "concurrence des pays étrangers", jugée déloyale, cette grande distribution "qui cherche les marges", et des industriels "qui ne joueraient pas le jeu". Et les annonces du Premier ministre de vendredi dernier ? "Insuffisantes", juge-t-on ici et là. 

Quid, dès lors, de la suite du mouvement ? La tendance, ce mardi après-midi, n'était pas à relâcher la pression. "D'autant qu'on se sent soutenus, relève Philippe Bessenay. On nous apporte de quoi manger, on nous fait des dons". "En tout cas, je n'avais jamais vu une telle ampleur de mobilisation, relève de son côté Mickael, agriculteur à Tréteau. Mais cette colère, elle couvait depuis longtemps...". 

 

Pierre GeraudiePhotos François-Xavier Gutton