C’est finalement peut-être pour lui presque un bref répit dans une actualité très chargée. Alors que la mobilisation des agriculteurs ne faiblit pas, loin de là, Gabriel Attal doit présenter la "feuille de route et les priorités du gouvernement" dans son discours de politique générale ce mardi 30 janvier à l’Assemblée nationale. La question de la colère du monde agricole et les nouvelles réponses que compte y apporter l’exécutif seront évidemment abordées, même s’il n’est pas prévu d’annonces spécifiques. Mais le nouveau Premier ministre doit également exposer son programme pour les classes moyennes et évoquer la transition écologique, dans un discours qui devrait durer un peu moins d’une heure.

Voici les principales déclarations du Premier ministre :

Attal veut créer "un choc d'offre" pour "déverrouiller" le secteur du logement

Les chômeurs en fin de droits n'auront plus d'allocation spécifique et seront basculés au RSA

Attal demande aux ministères d'expérimenter "la semaine en 4 jours" dans leurs administrations

"Je demande à l’ensemble des ministres d’essayer la semaine de 4 jours pour l’ensemble de leurs administrés", lance le Premier ministre à l'adresse de son gouvernement.

"Je veux que désormais, dans l'Etat, les personnels d'entretien de l'administration qui le souhaitent puissent travailler aux mêmes horaires que tout le monde, c'est à dire aux horaires de bureau", martèle le chef du gouvernement, lequel souhaite "donner l'exemple s'agissant de l'organisation du travail".

Attal veut 'désmicardiser' la France"

"On ne peut accepter une France où beaucoup sont condamnés à rester proches du Smic toute leur carrière. La progression salariale doit, toujours, permettre de récompenser l’effort et le mérite. Alors oui, j’assume de le dire, il faut 'désmicardiser' la France", déclare le Premier ministre, qui assure que "la progression salariale doit être permise".

"Dès le prochain projet de loi de finances, nous commencerons à réformer ce système", promet-il.

Attal aux oppositions : "Ma porte sera toujours ouverte"

Le Premier ministre Gabriel Attal déclare aux oppositions que "(sa) porte sera toujours ouverte" et qu’il ne "renoncera jamais à dialoguer" avec elles. "A travers vous, mesdames et messieurs les députés des oppositions, ce sont les voix de millions de Français qui s’expriment […] C’est aussi cela, la méthode que je veux pour mon gouvernement : respecter les Français, respecter les oppositions, respecter notre Parlement", annonce le locataire de Matignon, appelant à cesser "les querelles de principes".

Le clin d’oeil d’Attal aux classes moyennes

Le Premier ministre, qui souhaite "valoriser le travail", dit "s’adresser à tous ces Français, souvent de la classe moyenne, toujours au rendez-vous de leurs responsabilités, qui ne se plaignent pas alors qu’ils ont si souvent le sentiment de subir. A ces Français qui ont le sentiment d’avoir tous les devoirs, quand d’autres ont tous les droits."

Attal : "Il doit y avoir une exception agricole française"

"Notre agriculture est notre force, et notre fierté aussi. Alors je le dis ici solennellement : il doit y avoir une exception agricole française", lance le Premier ministre en pleine crise agricole.

Gabriel Attal assure que le gouvernement sera "au rendez-vous, sans aucune ambiguïté". "Notre agriculture est une force, pas simplement parce qu’elle nous alimente au sens propre du terme, mais parce qu’elle constitue l’un des fondements de notre identité et de nos traditions. Parce que nos agriculteurs incarnent des valeurs fondamentales", poursuit le Premier ministre.

Attal dit refuser que "notre identité puisse se diluer ou se dissoudre"

"Dans un monde où tout s’accélère et se transforme, je refuse que notre identité puisse se diluer ou se dissoudre", lance le Premier ministre. "La France rime avec puissance. La France est un repère, un idéal et un héritage moral", ajoute Gabriel Attal, qui répète son souhait d'"affronter pour avancer".

Attal : "Ma génération voit son monde chamboulé"

Gabriel Attal débute son discours en rappelant son parcours et les bouleversements qui touchent sa génération : "Je suis né en 1989, l’année du bicentenaire de la Révolution […]. Ma génération, partout dans le monde, voit son monde chamboulé plus fortement encore que tout autre avant elle, elle est en proie au doute."

La gauche a déjà déposé une motion de censure à l’Assemblée

Avant même le début du discours de politique générale de Gabriel Attal, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, annonce que la gauche a déjà déposé une motion de censure contre le gouvernement. LFI, socialistes, Verts et communistes présentent leur démarche comme une "motion de défiance" contre Gabriel Attal, en lui reprochant de ne pas solliciter de "vote de confiance" de l’Assemblée.

Dans l’attente de la nomination des ministres délégués et des secrétaires d’Etat

Le Premier ministre s’exprimera devant un gouvernement incomplet, resserré à 14 membres, en attendant la nomination des ministres délégués et des secrétaires d’Etat, envisagée cette semaine. Mercredi, il se rendra devant le Sénat pour y prononcer un discours dédié.

Pas de vote de confiance après le discours

Comme sa prédécesseuse Elisabeth Borne, Gabriel Attal ne sollicitera pas de vote de confiance des députés à la suite de son discours. La gauche a néanmoins déjà promis qu’elle déposerait la première motion de censure du nouveau gouvernement. Celle-ci ne devrait néanmoins pas être adoptée sans les voix de la droite ou l’extrême droite, qui s’étaient abstenus en juillet 2022 pour la première motion de censure infructueuse déposée contre Elisabeth Borne.