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Январь
2024

Simulation de meurtre dans un lycée thiernois : les élèves à la recherche du coupable

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Raymond Micheau a perdu la vie dans la nuit du 9 au 10 janvier. L’octogénaire a été retrouvé mort le lendemain, dans le garage de la résidence senior Au petit bonheur. Accident ? Règlement de comptes ? Ce sont les élèves du lycée Jean-Zay à Thiers qui tireront les fils de l’enquête. Jeudi dernier, la classe de seconde option biotechnologies avait rendez-vous avec trois gendarmes de la Maison de protection des familles du Puy-de-Dôme pour rassembler les indices sur la scène du crime. "Nous les avons mis dans des conditions réelles et ils travaillent avec le matériel de la gendarmerie nationale", précise le major Jean-Vincent Huleux, à la tête du groupe de détectives.

Rassembler les indices

Selon le rapport d’enquête préliminaire, c’est la résidente Georgette Leclerc qui est tombée sur le corps de Raymond, aux alentours de cinq heures du matin. La victime est allongée au sol, face contre terre. Dans ce garage d’une vingtaine de mètres carrés, cinq élèves en combinaisons tournent donc autour du corps à la recherche de la moindre piste qui pourrait les aider à remonter le fil de l’histoire. "Il y a dix jours, on est venu leur expliquer comment utiliser le matériel : aujourd’hui, c’est la mise en pratique", ajoute le major.Comme dans les Experts Manhattan, les jeunes enquêteurs prennent chaque scène en photo, relèvent les empreintes, les cheveux et calculent la trajectoire d’une potentielle balle entre les outils, les cartons et les pneus.

"Aujourd’hui, ils ne doivent rien rater. Car c’est la seule fois qu’ils auront accès à la scène du crime, après les indices seront perdus."

Les répertorier minutieusement

L’équipe des "mains propres" suit l’affaire de près. Derrière les rubalises, ils font passer les lampes UV, les pinces ou les flacons nécessaires aux prélèvements. Et au fur et à mesure, ils répertorient les pièces à conviction, qui sont glissées dans des enveloppes avant d’être scellées, avec le jour, la date, l’heure, et l’endroit où elles ont été trouvées. "C’est un vrai travail d’organisation et de précision, il faut être concentré et ne rien laisser au hasard", décrit Romane.La jeune fille passionnée de séries policières rêve de devenir technicienne de la police scientifique et elle a choisi cette classe spécialement pour l’option. "Certains ont même choisi le lycée pour ça. C’est une manière d’apprendre les sciences de manière plus ludique", reprend Myriam Chabanis, professeure de biotechnologies.

Analyser les éléments pour tirer les conclusions

Car l’enquête ne s’arrête pas là. Une fois les éléments rassemblés, ils seront analysés en classe. "En maths, à partir de l’angle de tir, les élèves pourront déterminer d’où la balle a été tirée", illustre le major. Les cheveux trouvés sur la scène, ou encore l’ADN prélevé feront aussi l’objet d’un TP en cours.

"Pour les élèves qui se demandent à quoi servent certains apprentissages, cette mise en situation permet d’observer des exemples concrets et il y a un défi à relever, c’est motivant"

Avant de tirer leurs conclusions, les élèves pourront s’appuyer sur les notes, photographies et croquis de leurs camarades qui étaient autour avec le rôle d’observateurs. Les comptes rendus des interrogatoires et les résultats de l’autopsie ne devraient pas tarder à arriver non plus. "On observe vraiment tous les côtés de la recherche criminelle, c’est passionnant", relèvent Pablo et Francis. Les élèves ont jusqu’à la fin de l’année scolaire pour livrer leurs résultats aux gendarmes.

 

Angèle Broquère