Les élus de Haute-Vienne toujours auprès des agriculteurs : « Il y a beaucoup de promesses, il faut des solutions »
Dès jeudi midi, le président du Département, Jean-Claude Leblois, qui veut « encourager les bonnes pratiques, les circuits courts », s’est déplacé sur le rond-point de Grossereix. « Je crois que la Haute-Vienne, terre rurale et d’élevage, peut-être un laboratoire de la révolution verte pour garantir l’approvisionnement alimentaire, mais aussi la rémunération de nos éleveurs. »
— Jean-Claude Leblois (@LebloisJC) January 25, 2024
Avec une banderole déployée sur la mairie de Limoges, le maire Émile Roger Lombertie fait également valoir son soutien aux manifestants d’une filière qu’il accompagne dans le cadre du projet de « ville nourricière ». « Entre la théologie de l’écologie et la mondialisation, on est en train de tuer notre agriculture, reprend l’édile. Entre l’homme urbain et l’homme rural, le creux est en train de s’agrandir. Nous avons intérêt à trouver des voies pour qu’ils vivent ensemble. C’est pour cela qu’il est localement important d’expérimenter des choses. Si on ne se donne pas les moyens de le faire, on va faire disparaître notre agriculture comme on l’a fait avec notre industrie. »
— Ville de Limoges (@VilleLimoges87) January 25, 2024
« La crise est avant tout économique et commerciale »
Dès mercredi, le représentant RN Albin Freychet s’est aussi déplacé sur le terrain. « Les griefs sont de deux ordres, estime l’élu régional : récents et anciens. Parmi les récents, il y a le non-versement de la PAC qui a contraint certains à faire des emprunts et les taxes sur le GNR, qu’il faudrait revoir à la baisse, car ça concerne l’outil de travail des agriculteurs. Il y a aussi des problèmes de longue date, les salaires très bas, la concurrence déloyale et les traités de libre-échange. »
— Albin Freychet (@AlbinFreychet) January 24, 2024
Mais comme lors des Gilets jaunes, une tension apparaît entre la préservation de la nature et les contraintes économiques. Dans un communiqué, le député PS Stéphane Delautrette s’opposait ainsi à « la dérégulation des nouveaux OGM ». « Ne rajoutons pas un nouveau malaise à la crise actuelle ! », prévient-il.
« Ne nous trompons pas de diagnostic, ajoute son collègue PS du Sénat, Christian Redon-Sarrazy ! La crise est avant tout économique et commerciale à l’heure où les géants de l’industrie et de la distribution agroalimentaires se mènent une guerre des prix toujours plus forte, et dont les agriculteurs sont toujours les grands perdants. »
« Pour sortir du conflit, préconise Albin Freychet, il faudrait que la loi Egalim soit réellement appliquée, qu’on impose des clauses miroirs et qu’on sorte l’agriculture des traités de libre-échange. »
« On voit qu’il y a beaucoup de promesses, il faut des solutions, assure Jean-Claude Leblois. J’ai peur que la colère soit instrumentalisée, notamment par ceux qui promeuvent un autre type d’agriculture, comme les céréaliers de la Beauce. J’ai parlé avec beaucoup de jeunes et ils ont conscience des enjeux actuels. »
Sébastien Dubois