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Январь
2024

Les réponses de Gabriel Attal à la crise du monde agricole

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"Un nouveau chapitre pour l’agriculture française" ; "mettre l’agriculture au-dessus de tout". C’est par ces mots que Gabriel Attal a introduit ses annonces pour le monde agricole, dont les représentants sont mobilisés à travers le pays depuis près d’une semaine pour montrer leur colère sur leurs conditions de travail et leurs revenus.

En déplacement dans la commune de Montastruc, en Haute-Garonne, le Premier ministre a dévoilé, vendredi 26 janvier, plusieurs mesures pour contrer le risque d’une aggravation de la crise. La FNSEA, le syndicat agricole majoritaire a toutefois annoncé dans la soirée qu’il comptait poursuivre le mouvement. Fin de la hausse de la taxe sur le GNR, 10 mesures de "simplification immédiates", "trois sanctions très lourdes" contre les entreprises ne respectant pas la loi EGAlim… Voici les principales annonces de Gabriel Attal.

Suppression de la hausse de la taxe sur le GNR

En réponse à la colère des agriculteurs, qui dénonçaient notamment la hausse, progressive (jusqu’en 2030), de la taxe sur le gazole non routier (GNR), Gabriel Attal a annoncé qu’il supprimait cette augmentation.

"On va arrêter avec cette trajectoire de hausse du GNR", a annoncé le chef du gouvernement, accédant ainsi à l’une des principales demandes des agriculteurs. Pour une "simplification" des procédures, il a également annoncé que les remises de taxe sur ce carburant seraient déduites à l’achat, et non plus après coup sur justificatif, et ce "d’ici à l’été".

Dix mesures de "simplification immédiates"

Gabriel Attal a annoncé "dix mesures de simplification immédiates" pour les agriculteurs, qu’il veut un prélude à un mouvement plus large pour "simplifier drastiquement nos procédures" et "normes".

Evoquant un "mois de la simplification" d’ici au Salon de l’agriculture - qui s’ouvre fin février à Paris -, le chef du gouvernement a notamment cité les "curages" des cours d’eau agricole ou la réduction des délais de recours contre les projets agricoles. Gabriel Attal a également annoncé la mise en œuvre d’une "présomption d’urgence" en cas de recours, pour qu’un projet puisse se faire en "dix mois maximum". L’exemple des "haies", encadrées par une dizaine de normes, a également été cité par le Premier ministre, qui souhaite qu’il n’y ait plus qu’une seule réglementation en la matière.

Sanctions "très lourdes" contre des entreprises ne respectant pas les lois EGAlim

Gabriel Attal a par ailleurs annoncé que le gouvernement allait prononcer des sanctions "très lourdes" contre trois entreprises ne respectant pas les lois EGAlim, qui visent à protéger le revenu des agriculteurs dans le cadre des négociations avec les industriels et les supermarchés.

"L’objectif est clair : faire respecter EGAlim partout, sans exception", a déclaré le Premier ministre, qui a également annoncé le renforcement des contrôles et promis de mettre une "pression maximale" sur les négociations en cours entre les acteurs du secteur.

La France "s’oppose" toujours à l’accord entre l’UE et le Mercosur

"La France s’oppose de manière très claire" à "la signature" de l’accord commercial controversé entre l’Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur, a assuré Gabriel Attal : "Je le redis ici de manière très claire, très nette. Le président de la République s’y est toujours opposé et nous continuons et continuerons à nous y opposer", a-t-il déclaré depuis la Haute-Garonne.

Le Mercosur et l’UE négocient depuis des années cet accord qui achoppe sur des questions environnementales. Il est notamment dénoncé par les agriculteurs français, qui s’inquiètent d’un risque de concurrence déloyale de la part des producteurs sud-américains.

Hausse des aides d’urgence pour les maladies des bovins

Le Premier ministre a aussi affirmé que les indemnisations des exploitations les plus en difficultés face à la maladie hémorragique épizootique, une nouvelle pathologie qui affaiblit les vaches, allaient être augmentées.

Il a évoqué un "budget de 50 millions d’euros" et annoncé une "augmentation du taux d’indemnisation à 90 %" pour les éleveurs touchés par cette maladie apparue en septembre dans les élevages du sud-ouest. Le gouvernement avait fixé la semaine dernière à 80 % l’indemnisation de la valeur des vaches mortes et des frais vétérinaires.