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Январь
2024

Avant la manifestation , des vœux positifs au centre hospitalier de Saint-Flour

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Ce que je vois ici, ce n’est pas un hôpital en danger, c’est un hôpital en 2024.

Cette phrase de Julien Cestre, directeur par intérim du centre hospitalier de Saint-Flour, en dit long sur la situation de la structure, comme de la santé en France. Car le chef d’établissement estime que « personne n’est épargné aujourd’hui par les difficultés liées à la pénurie de médecins, au manque de moyens, à part quelques gros CHU, et encore… ».

Annéee difficile

Certes, il a reconnu que « Saint-Flour a vécu une série d’événements en 2023 comme normalement on n’en vit pas une seule année. Avec une sortie de la direction commune, suivie dans la foulée par une visite de certification, des départs de médecins puis des difficultés de recrutement, qui ont entraîné des fermetures de lits voire de services, aux urgences comme ailleurs. » Mais il a estimé que « dans ces moments difficiles, il faut essayer de positiver. L’activité a perduré, nous avons répondu à l’offre, et ceux qui ont travaillé à l’hôpital ont bien travaillé, ils ont été résilients. »

Certification

Et le directeur de citer l’épisode de la certification. « Juste après que l’hôpital a quitté la direction commune, les équipes en place ont répondu présent. Vous avez réussi à vous adapter, à répondre sur vos pratiques, et la certification a été renouvelée, même s’il reste quelques adaptations à régler. » Concernant l’inspection de l’Ehpad, menée par le conseil départemental et l’ARS, « nous avons reçu plusieurs recommandations de ces autorités de tutelles, mais je le vois comme une attente positive, à laquelle nous allons répondre, avec l’aide d’un cabinet extérieur. »

Gages de sécurité

Au niveau du plateau technique, 

 je vous l’assure, je n’ai aucune consigne de l’ARS quant à la fermeture de telle ou telle activité, que ce soit la chirurgie, l’obstétrique, la maternité… L’agence est vigilante, mais ne remet rien en cause. À nous de mieux nous organiser. Nous ne manquons pas de volonté, mais nous manquons de temps et de structuration. Nous allons nous y atteler, mais je ne suis pas inquiet, on sortira grandis de l’année à venir. 

Reste la question de la direction. « Croyez-le, moi aussi j’attends un directeur à temps plein pour cet hôpital, et je vous le souhaite », a-t-il souri. Avant que le président du conseil de surveillance, Philippe Delort, n’explique qu’« il y a un cadre, duquel on ne peut pas sortir. Ce centre national de gestion établit d’abord une liste. Elle a été faite en juillet dernier, et il n’y a pas eu de candidature. Une deuxième phase de recrutement a alors débuté, l’ARS a mis un candidat en avant, mais il a renoncé en milieu de cursus. Nous sommes donc dans une troisième phase. Tout le monde trouve ça long, trop long, mais c’est ainsi, on ne peut déroger à la procédure. »

Après avoir souligné la concorde régnant au conseil de surveillance comme à la commission médicale d’établissement, il s’est adressé aux salariés : « vous êtes tous particulièrement résilients, et je sais que vous faites de votre mieux, que vous êtes au service de la population. »

La manifestation soutenue. À quelques jours de la manifestation prévue, à l’initiative du syndicat FO, samedi 27 janvier au départ des Allées à 10 heures, le sujet ne pouvait être éludé dans les discours. « Je comprends cette manifestation, et les inquiétudes du personnel comme de la population, mais je le répète, il ne faut pas dramatiser la situation », estimait le directeur. « Je trouve cette manifestation légitime, ajoutait Philippe Delort. Mais il faut faire attention aux mots choisis, et à l’image véhiculée. Tout le monde doit rester responsable, il ne faudrait pas que cette manifestation soit mal comprise par la population, les patients ou nos partenaires. »

Bons signaux

Au-delà des mots, l’objectif de la journée était aussi d’envoyer des bons signaux. Et si le directeur a évoqué « la prochaine ouverture de lits de courte durée aux urgences, qui soulageront les équipes comme les patients », il faut surtout les chercher au niveau de l’imagerie. « Nous allons poursuivre nos investissements. L’acquisition d’un nouveau mammographe est en cours, derrière viendra une nouvelle table de radio, ensuite nous pourrons relancer le sujet de l’IRM. Sur le plan de l’imagerie, ça avance bien. » Témoin, le nouveau scanner, opérationnel depuis novembre, et présenté aux élus lundi.

Un nouveau scanner

Après une période d’installation de 18 jours, « durant laquelle le centre hospitalier de Brioude nous a énormément aidés en accueillant en tout 60 patients », soulignait Isabelle Martin, directrice des services économiques de l’établissement, l’appareil a accueilli ses premiers patients fin novembre. Avec un confort amélioré car, détaillait Cécile Delpiroux, cadre du service d’imagerie : « son anneau est plus large, le lit est plus long, ce qui le rend plus accessible aux personnes de forte corpulence, et le lit descend plus bas, ce qui est plus simple pour les personnes à mobilité réduite. » La dose d’irradiation est aussi réduite, comme le temps d’apnée demandé aux patients. Enfin, l’appareil, cofinancé par la Région (284.700 €) et l’ARS (252.000 €), permet un gain de temps, de qualité d’image et d’efficacité.

Yann Bayssat