Aurillac - Mont-de-Marsan : une agressivité à doser d’entrée de jeu
« On est plutôt bien sur la discipline quand on ne subit pas ». Au moment d’évoquer ce secteur clé, qui avait fait grise mine la semaine dernière à Agen, Roméo Gontinéac rappelait cette semaine que cette défaillance au niveau des pénalités constatée vendredi à Armandie n’est pas un phénomène chronique.
Mais ce qui est un peu trop souvent constaté cette saison, en revanche, c’est la difficulté à maintenir le curseur de l’agressivité assez haut et bien dosé sur l’intégralité d’un match. Et dès le coup d’envoi d’ailleurs. Ce qui avait été problématique contre le SUA, justement.
Plus que celles sifflées les deux dernières minutes, ce sont toutes les pénalités concédées en première période qui avaient fait défaut. Et ces fautes ne sont pas venues par hasard.
Une question mentale« Les dernières minutes, ça paraît flagrant, mais pour nous, entraîneur, ce qui l’est encore plus ce sont les 30 premières minutes. C’est là qu’on s’est loupé », pointe l’entraîneur en chef, prolongeant ce que Jérémy Wanin avait détaillé à chaud, dans les entraves d’Armandie.
« La première période nous frustre davantage. On avait nos ballons, mais on n’avait pas de continuité. On perdait le ballon sur le premier temps de jeu, avec cinq ballons rendus au sol, ce qui est beaucoup. Et non seulement on les perd, mais ça se transforme en pénalité parce qu’on subit à l’impact », poursuit le technicien.Ce n’est pas tant un problème de gabarit - ce qui peut arriver - que d’investissement et d’intensité, puisque le Stade a inversé la tendance après la pause.
Comme quoi, Aurillac a les armes pour rivaliser. Et s’il peut le faire contre Agen, il faut admettre qu’il en a les moyens contre Mont-de-Marsan.
Mais avoir de la puissance sur le papier ne suffit pas. Ce qui a pu être illustré dans le jeu au sol sur les deux derniers déplacements, où les Cantaliens, plutôt en place avant les fêtes, avaient finalement manqué d’efficacité.
« C’est le paradoxe. Ça fait deux matches où on passe à côté. L’adversaire nous domine. Ils ont mis beaucoup de virulence, d’agressivité, et nous, on a subi. Dès que tu subis, c’est clair - et ça vaut pour n'importe quel secteur -, tu recules et tu te mets à la faute. »
« C’est plus dans les têtes que ça se passe. Ça passe aussi par le cœur et les jambes, mais il faut que les trois soient alignés », convient Roméo Gontinéac.
Mettre de l’énergie au bon moment, et ne plus seulement réagirCe discours n’est pas nouveau, mais quand il attaque mollement, le Stade a du mal à réagir illico. Il l’a fait à la pause, dans le sillage de Nioradze ou Mchelidze, mais il lui faut savoir le faire d’entrée, et pas seulement en étant une équipe à réaction. Dans ce registre, le staff compte sur l’apport des joueurs qui effectuent leur retour, spécialement en 3e ligne, avec des garçons comme Shvangiradze, Huurman et Masterson. « C’est viral », aime à répéter Roméo Gontinéac.
« Il nous faut un ou deux joueurs qui cartonnent. Qui met un ou deux plaquages ou un déblayage au début et c’est transmis à tout le monde. AJ (Coertezn), (Eoghan) Masterson et Christa (Powell) amènent ce petit plus qu’on attend d’entrée de jeu », illustre l’entraîneur. À en croire l’ancien centre international, les Aurillacois ont attaqué la semaine dans cet esprit. Peut-être un peu trop d’ailleurs.
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« On a senti une très bonne énergie, et même un peu une overdose mardi. Une énergie un peu débordante, et quand on a ça, ça devient un petit peu un poison », prévient Roméo Gontinéac qui préfère voir cette agressivité le vendredi soir. Mais une agressivité maîtrisée. Le Stade a-t-il trouvé le bon dosage, le bon curseur?? Réponse ce soir. De préférence dès 19?h?30. Car autour de 20?h?10/20?h?15, ce sera probablement trop tard.
Texte : Jean-Paul CohadePhotos : Jérémie Fulleringer