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Январь
2024

En Creuse, près de 600 agriculteurs réunis pour "porter le désarroi" de la campagne

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« Ca faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu autant de monde sur Guéret ». Quelques mots glissés par Christian Arvis qui traduisent peut-être une pointe d’étonnement. En effet ce sont 600 agriculteurs et 270 machines agricoles de toute la Creuse qui se sont dirigés vers Guéret. Tracteurs, bennes, citernes à lisiers et pancartes, les agriculteurs ont rejoint la ville préfecture, au ralenti. Exemple pris pour le cortège partant de Jarnages. Deux pick-ups emportaient dans leurs sillages environ 100 engins agricoles. Provoquant alors sur le chemin les « Bravos » et les applaudissements de quelques badauds venus se masser au bord de la RN 145.Arrivé à Guéret, le soutien ne désemplit pas. Curieux et pleinement acquis à la cause accueillent les agriculteurs.

Trop de paysans démunis

C’est le cas de Dolorès et Rémi. Ce couple de retraité n’hésite pas à féliciter chaque tracteur passant devant eux. La première citée l’affirme : « Trop de paysans sont démunis, et sont dans des situations catastrophiques… » La retraitée est prise par l’émotion : « Si je pouvais, je brandirais le drapeau avec eux. Évidemment ils portent leur cause, mais aussi la colère générale ».

Colère que les agriculteurs n’ont pas manqué d’exprimer. Par les mots. « Nous sommes là pour porter le désarroi de nos campagnes », rappelle Christian Arvis devant la préfète de la Creuse, Anne Frackowiak-Jacobs. Florian Derboule, président des JA acquiesce : « Entre les cours, les réglementations, on est à flux tendus partout ! ». Les deux représentants syndicaux sont en quête de réponses. Mais surtout de solutions. Ils l’annoncent d’ores et déjà :

On en a marre d’emmener la fine fleur de l’agriculteur au Salon de l’agriculture pour que les Parisiens puissent caresser la plus belle vache tandis qu’on crève dans les campagnes. S’il faut foutre le bazar là-bas, on est prêt et motivé

Colère également exprimée par les actes. Plusieurs kilos de fumier ont été déversés devant les services de l’État, mais aussi sur la RN 145 pour la bloquer.

 

Léo Candas