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Январь
2024

C2i-Méca, installée dans le Puy-de-Dôme, propose des solutions robotiques pour TPE et PME

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C2i-Méca, installée dans le Puy-de-Dôme, propose des solutions robotiques pour TPE et PME

C2i-Méca est un tout jeune bureau d’études installé à l’hôtel d’entreprises de l’Eco-parc Auvergne, à Châtel-Guyon, qui intègre des solutions robotiques avancées pour réduire les troubles musculo-squelettiques dans les TPE-PME. De l’innovation responsable renforcée par le statut de Scop, qui en font une entreprise de l'économie sociale et solidaire. Une rareté dans le secteur.

La robotique collaborative se développe. "Mais peu dans les TPE-PME. Elles constituent pourtant l’essentiel de notre tissu industriel", pointe Jérôme Lion, co-fondateur et président de C2i-Méca.

Ce sera donc le marché cible de ce bureau d’études, créé en 2021 dans le Puy-de-Dôme, spécialisé dans l’intégration de solutions robotiques avancées pour une variété d’applications industrielles.

Pour toucher ce marché de niche, "il faut maîtriser les coûts et donc être très innovants en concevant des machines adaptées à des besoins spécifiques. L’idée est de tenir les cadences, voire de les améliorer, d’améliorer la précision, mais aussi de soulager des salariés occupés à des tâches répétitives, pénibles, peu valorisantes et à l’origine de troubles musculo-squelettiques", résume Yoann Blanchard, co-fondateur. C’est cette recherche d’amélioration de qualité de vie au travail qui fait toute la différence pour eux.

Cet article fait partie de notre dossier publié dans le supplément économique La Montagne Entreprendre du mois de janvier 2024 consacré à l'économie sociale et solidaire. Nous vous invitons à lire l'ensemble de nos sujets sur ce thème en suivant ce lien ici.

"Notre entreprise est née de désillusions professionnelles accumulées lors de nos carrières respectives et de la volonté de trouver une autre façon de travailler, pour nous, comme pour nos clients", assure Julien Sauvant, le troisième co-fondateur.

"Nous voulions une gestion collective dans laquelle l’individu est prioritaire sur l’entreprise en valorisant les compétences de chaque membre dans un souci d’égalité", poursuit Yoann Blanchard.

Alors, avec le quatrième co-fondateur, Maxime Tardieu, ils décident d’aller jusqu’au bout de la logique. Et de créer l’entreprise "qui donne un sens à nos valeurs". Ils choisissent la forme juridique Scop, une société coopérative, de type SAS pour ce qui les concerne, dont les associés sont les salariés.

Dans le champ de l'innovation responsable

"On partage les risques, les valeurs, on a un retour sur le fruit de notre travail. Dans notre secteur, on détonne un peu. Nous sommes un peu des ovnis", sourit Jérôme Lion. Ce qui n’est pas pour lui déplaire.

Et ce qui permet aussi à C2i-Méca de se faire une place à part dans ce monde de l’innovation et des solutions robotiques "pour battre en brèche l’idée que les robots que nous concevons sont destinés à remplacer les salariés. Il suffit de regarder comment, nous, nous avons choisi de travailler pour comprendre dans quel état d’esprit, nous concevons nos cobots", assure Yoann Blanchard.

Tout commence par un long diagnostic en entreprise pour comprendre les besoins. Déterminer "où sont les tâches pénibles sans valeur ajoutée pour l’entreprise et comment améliorer les conditions des salariés en les affectant à des postes plus valorisants".

Un partenariat avec Universal Robots

Car, à la différence du simple robot, prévu pour travailler seul en milieu ultra-sécurisé, le cobot est conçu pour réaliser des tâches à côté des humains. Ce qui implique de respecter un grand nombre de normes de sécurité, "par exemple, un arrêt de la machine en cas de contact avec un salarié". Mais ce qui veut surtout dire qu’il y a des salariés à côté !

Le développement de tels outils a un coût que ne pouvait pas supporter C2i-Méca. Alors, un partenariat est noué avec le géant Universal Robots. "Il a fourni le robot, l’UR20, et, en interne, nous avons développé une pince complémentaire. Montée en configuration préhenseur double, elle s’adapte à tous types d’encartonnages", explique Julien Sauvant.

Innovation

Une telle technologie n’existait pas pour les TPE-PME. L’équipe de C2i-Méca a créé la pince elle-même, mais aussi tous les programmes informatiques, la partie automatisation et elle gère aussi la commercialisation. "Nous souhaitons maîtriser toute la chaîne, de l’assistance au diagnostic des besoins à la mise en œuvre de la solution", ajoute Julien Sauvant.

Un prototype a été réalisé pour faire des démonstrations "car le marché des PME-TPE est encore émergent et il faut rassurer les chefs d’entreprise". Première sortie pour C2i-Méca au récent salon Origine Auvergne, "avec des retombées très positives", ajoute Jérôme Lion. La démo montre le cobot en action à la fin de la chaîne, au conditionnement, pour l’encartonnage de bouteilles de bière dans une brasserie artisanale. Mais le cobot est capable de gérer différents formats de produits ou de répondre à des exigences spécifiques.

 

Cerise sur le gâteau, Universal Robot vient de reconnaître le travail de C2i-Méca "et a validé cette nouvelle solution comme innovante". Voilà les Auvergnats lancés sur le marché international avec cette solution tout juste baptisée "PLC" pour "Packaging long cobot". Mais pas seulement.

"L’humain reste au centre de nos préoccupations"

"Nous sommes un bureau d’études, donc capables de développer tous types de solutions, d’autres solutions… Avec toujours, en ligne de mire, de soulager le personnel dans ses tâches pénibles et répétitives. L’humain reste au centre de nos préoccupations".

Installé à l’hôtel d’entreprises de l’Eco-parc Auvergne, à Châtel-Guyon, C2i-Méca peut désormais voir plus grand. Le bureau d’études vient d’embaucher son premier salarié non-sociétaire, Nicolas Debouvere, dessinateur. Et l’entreprise a désormais un terrain pour s’établir. Reste à se faire connaître des patrons de TPE-PME. C’est l’un des objectifs de 2024. 

Cécile Bergougnoux