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Январь
2024

Réglementation, fonctionnement, formation... Tout savoir sur le compostage devenu obligatoire

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Réglementation, fonctionnement, formation... Tout savoir sur le compostage devenu obligatoire

Composter, c’est bien. Mais savoir pourquoi on le fait et surtout comment, c’est mieux. Entre rappel à la loi et formation, bienvenue dans le monde des déchets fermentescibles.

Les poireaux, pommes de terre, carottes et navets ont été mis dans la soupe. Mais que faire des épluchures ? Depuis le 1er janvier, il faut les composter. Pourquoi ? Comment ? Où ? Pierre Ravel, président du Sictom Issoire-Brioude, et Serge Batisse, son directeur, font le point.

1. Pourquoi doit-on composter ? 

"La première raison, c’est la loi qui nous y oblige, nous y contraint. La seconde, c’est qu’il y a une nouvelle perception du tri par les usagers", annonce Pierre Ravel, président du Sictom Issoire-Brioude.

La loi, c’est celle de l’Agec qui signifie Anti-gaspillage pour une économie circulaire. Elle se décline en cinq grands objectifs : sortir du plastique jetable, mieux informer les consommateurs, agir contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire, agir contre l’obsolescence programmée et mieux produire.

2. Qu’a mis en place le Sictom ?

Ces cinq buts, le Syndicat de traitement des déchets s’y attelle depuis déjà plusieurs années. "Dès 1998, nous avons cherché des pistes économiques pour réduire la quantité de déchets", explique Serge Batisse, le directeur. Est venue l’idée d’un composteur individuel, "une solution pour détourner les fermentescibles".

Photo : Nicolas Jacquet

Aujourd’hui, plus de 700 “bacs” collectifs et 15.000 individuels sont sur le terrain, "ce qui signifie que plus de 80 % de la population est couverte". Le territoire est donc dans les clous de la loi à ce niveau-là. Composter veut également dire traiter localement. "Au lieu de faire des dizaines, voire des centaines de kilomètres, les déchets font partie d’une économie circulaire : ils restent dans le coin et peuvent resservir derrière, pour le potager par exemple."

3. Comment être sûr de bien s’en servir ? 

Lorsque le Sictom a présenté son idée aux collectivités dans le passé, la question des collectes s’est posée. "On a voulu traiter tout le monde avec égalité. On a imaginé des composteurs de quartiers et on a tenté l’expérience dans quelques communes", rembobinent le président et le directeur. Certains élus ont souri, un peu dubitatifs. "Ce traitement génère de l’économie, crée des emplois car nous les fabriquons nous-mêmes."

Ils les fabriquent et poussent même plus loin, en formant les usagers, qu’ils utilisent de l’individuel ou du collectif.

Nous avons des maîtres composteurs qui interviennent auprès des entreprises, administrations, particuliers.

Lorsqu’un composteur est livré à un particulier, "il y a un temps d’échange". On apprend comment démarrer, que mettre dedans, comment faire pour ne pas avoir d’odeurs… "On peut également appeler à l’accueil et un agent peut s’arrêter les voir lors de sa tournée." Pour ceux de quartiers, des explications sur le fonctionnement sont données.

5. Que peut-on mettre dedans ?

5. Comment être aux normes ? 

Il est possible de se mettre à composer chez soi, ou dans son quartier. De nombreux composteurs ont été installés sur le territoire et d’autres devraient arriver. Pour les utiliser, il suffit d’avoir un code afin de l’ouvrir. Un coup de fil au Sictom permettra de prendre rendez-vous afin qu’un maître composteur vous le donne et vous forme. Si vous avez la chance d’avoir un jardin, il est possible d’en avoir un gratuitement, là aussi en appelant. De nombreux magasins en vendent également.

6. Que risque-t-on si on ne composte pas ? 

Soyez rassuré : aucun membre des forces de l’ordre ne va venir inspecter votre poubelle. "À très court terme, il y aura des rappels à la loi, indique Pierre Ravel. À moyen terme, on peut imaginer une police des déchets. Mais on n’en est pas là."

Informations

Le Sictom est ouvert du lundi au vendredi, de 8 à 12 heures et de 14 à 18 heures, par téléphone au 04.71.50.32.92 ou sur place, 30 bis Route de Clermont à Cohade.

Maryne Le Goff