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Январь
2024

Depuis dix hivers, il est l'unique gardien de refuge à l’année dans le Cantal

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Depuis bientôt dix hivers, l’homme aux jumelles fait le lien entre la station du Lioran, en bas, et les crêtes du bec de l’Aigle et du Bataillouse, juste au-dessus de lui. La recette est unique : un dortoir, une grande tablée, un plat de truffade et une bonne nuit de sommeil avant le réveil avec le soleil et le départ sous l’œil des chamois.

C’est qu’il n’est pas question de faire travailler le groupe électrogène toute la nuit, alors que les ravitaillements montent à dos d’homme. La discussion se termine à la bougie et à la lueur du feu, relancé une dernière fois avant un réveil tonique : là-haut, quand le vent se lève, le mercure peut se montrer timide au petit matin. Anthony Jean a déjà relevé - 27 degrés…

Un refuge gardé l’hiver à 1.450 mètres d’altitude

L’absence de neige ne gêne pas le commerce de cet ancien pisteur dans les Alpes, reconverti en gardien de refuge : « J’ai eu du monde, je suis complet toute la semaine. Qu’il y ait de la neige ou pas, j’ai des réservations, les gens ne viennent pas forcément pour la neige. Ce qui me dérange, c’est que je ne peux pas skier… »

Pas de surprise pour lui. En 2015, quand il reprend l’affaire, « on avait déjà eu des hivers pas terribles. On savait qu’en étant dans le Cantal ça arrivait. En tout cas, moi, je ne suis pas surpris ». En revanche, la clientèle a évolué. « Ceux qui montent jusqu’à Meije-Coste ne sont pas surpris de l’absence de neige. On commence à voir des randonneurs faire le GR 400 au mois de janvier. » 

Pierre Chambaud