Avermes continue de cultiver avec succès son image de ville à la campagne
2024 sera une année d’importants investissements, pour la commune d’Avermes : la plus petite du cœur de l’agglo, derrière Moulins et Yzeure, mais la seule à gagner des habitants, selon l’Insee. Jean-Luc Albouy, élu à l’unanimité maire d’Avermes le 14 décembre 2023, apparenté PS, poursuit les projets engagés dans la mandature, avec la même équipe, et s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur, Alain Denizot, dont il a été le premier adjoint pendant neuf ans. "Je partage les mêmes convictions, la même idéologie", insiste-t-il.
Des projets d'investissements conséquentsPremier projet, le Point commun. Le plus important de la commune, chiffré à près d’1,8 million d’euros, un investissement réparti sur deux ans. "L’idée est de construire une maison pour les habitants, afin qu’ils puissent y créer et y mener des activités", rappelle le nouveau maire. "Le lieu existe depuis déjà un an et demi, hors les murs. On leur alloue les salles qu’on peut. Les activités cuisine, taï-chi, relaxation, couture, tricot sont proposées. L’association Le Point commun a été officiellement créée au 1er janvier 2024, et projette de créer une activité d’aide aux démarches administratives".
Quant à la construction du bâtiment, à la place de l’ancien presbytère, déconstruit, elle démarre, pour 14 mois : le gros œuvre a débuté, et la livraison est espérée au 1er trimestre 2025. "L’architecte Frédéric Chalmin inscrit l’architecture du lieu dans le prolongement de la halle du marché, juste en face. Les toitures des deux ailes entourant le bâtiment principal mêleront ainsi fer et bois. Nous bénéficierons de subventions du Conseil départemental, puisque l’opération s’inscrit dans le contrat Cœur de bourg/cœur de ville, de la Région, de l’État, et de la CAF pour les équipements de la structure, mobilier et informatique".
Le nouvel établissement accueillera "une grande salle d’activités, un point accueil, différentes salles, une cuisine, décrit l’élu. Ainsi qu’une salle dédiée au Fablab de Moulins, accueilli depuis plus d’un an et demi dans un local communal d’Avermes. Un espace sera dédié au corworking, à l’étage du bâtiment principal. Une activité jardinage doit démarrer autour de la structure".Cette opération n’empêche pas d’autres projets, comme la transformation du parc de la Rigolée en arboretum gallo-romain, grâce à un architecte paysagiste, avec du mobilier qui évoquera l’Antiquité. Ouverture prévue au printemps.
RenaturalisationLa Via Allier, entre Moulins et Avermes, qui vient d'être créée.La commune, qui jouit déjà d’une image positive de "ville à la campagne", poursuit les efforts de renaturalisation de son centre-ville. "On a réaménagé la montée des Isles, avec un élargissement des trottoirs et une revégétalisation. On va poursuivre ces travaux derrière la résidence les Portes d’Avermes. On enlève le béton et on crée des voies douces, pour mailler le centre-ville de petits chemins. On a déjà commencé à retirer les pavés, devant la mairie pour renaturaliser cet espace". Ces efforts concernent également la désimperméabilisation des quatre cours d’écoles, le centre de loisirs. Des aménagements pensés en lien avec les élèves et les équipes pédagogiques. La rénovation énergétique de la mairie sera aussi engagée : "Les études sont en cours pour changer le système de chauffage".
Et de nouveaux habitants chaque annéeAvermes faire partie des rares communes, dans le territoire de Moulins Communauté, à gagner des habitants. Alors que le territoire de 44 communes (62.636 habitants en 2021) a perdu, en six ans, 1.241 âmes, Avermes a gagné, entre 2015 et 2021, +4,2 % de population, passant de 3.897 à 4.060 habitants. Franchissant, pour la première fois, la barre des 4.000 habitants en 2020.
Le maire y voit deux raisons :
"Moulins, enclavée, ne peut pas s’étendre, l’extension n’est donc possible qu’en périphérie. La chance d’Avermes, c’est de pouvoir proposer de nouveaux lotissements privés. Ils ont attiré une nouvelle population assez diversifiée dans les âges, pas seulement des jeunes".
Dont des familles : "Le nombre d’écoliers a progressé de 337 à 350 cette année. La présence d’un certain nombre de commerces à proximité, de beaucoup d’associations, la possibilité de pratiquer des activités sportives et culturelles… Tout cela est recherché par ces nouveaux habitants. Sans compter la proximité de la rivière Allier. Développer ce cadre de vie, c’est ce qu’on va continuer à faire".
Commerces : des projets en coursL'enseigne de surgelés Picard souhaite s'installer sur la ZAC Les Portes de l'Allier à Avermes. Photo Corentin GaraultCôté commerces, l’offre devrait encore être s’élargir dans les années à venir, avec plusieurs projets en cours. "Les cellules du centre commercial des Portes de l’Allier sont toutes occupées, mais il reste des terrains sur la ZAC". Parmi les projets, un hôtel B & B, deux restaurants, portés par Atlantic design construction et Agency business. Une maison médicale. L’arrivée d’une enseigne Picard.
Demande de permis de construire ZAC portes d'Allier pour un projet de maison de santé pluridiciplinaire. Encore des terrains constructiblesCôté habitat, la première phase de la ZAC centre-ville est terminée, avec la Société d’économie mixte Assemblia. La phase 2 concerne le terrain du parking de l’ancien Leclerc, face à Bricomarché, racheté par la commune. "On va le développer. Et il nous restera encore du foncier pour des projets futurs. On a déjà créé environ 160 logements et il reste encore quelques terrains, à côté du chemin de fer. Après un ralentissement du marché immobilier en 2023, on espère d’autres achats en 2024".Le maire, qui est aussi vice-président de Moulins Communauté, délégué à l’eau et à l’assainissement, mise sur le développement du Logiparc.
"Il va falloir loger les futurs salariés, qui ne seront pas tous de la région. Ça devrait nous permettre de nous développer encore un peu".
Ariane Bouhours