Il raconte la trace du monde

L’écrivain voyageur photographe Luc Baptiste, invité par l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) expose au campus de Moulins et dédicacera ses livres au Moulins aux lettres.

L uc Baptiste est sportif. Marche, course, ski de fond, il fuit l’immobilité. Il a aussi été professeur des écoles puis professeur d’université et formateur pour les prochaines générations d’enseignants. Titulaire d’un doctorat en sciences de l’éducation, il s’intéresse depuis longtemps à l’apprentissage de l’écriture.

Il en a tiré un livre ( Pour un enseignement de l’écrit — Faire écrire des textes à l’école , paru en 2021) et des tribunes (journal Le Monde en 2023).

Ce qui amène Luc Baptiste à Moulins aujourd’hui, c’est une autre facette de ses activités : la photographie. Invité par l’Inspé où il a enseigné, il s’est prêté au jeu de l’exposition sur commande, au campus de Moulins. Un exercice qui ouvre les possibles lorsque, comme Luc, on a emmagasiné des centaines de photographies de voyages plus ou moins lointains.

La première étape consiste à définir une ligne directrice. Un fil rouge qui présidera au choix des images. Au moment où la fonction publique lui présente la porte de sortie (il a atteint l’âge maximal autorisé), l’idée de trace s’installe. Un travail de regard et de mémoire qui avait démarré avec le livre Le corps des pays , où ses photographies accompagnent les textes de Marie-Hélène Lafon.

Dans la préface, Luc Baptiste écrit « […] je suis sensible à la texture de ce sol d’hiver qui garde trace et mémoire des eaux qui ont dévalé, des neiges accumulées qui ont laissé dans les creux une eau d’un bleu étincelant, des vents de l’hiver, de l’activité des hommes et des passages des vaches. Tout fait trace, c’est la saison qui veut ça. Mais, hiver ou pas, ici et ailleurs, les paysages sont des vestiges. Ils sont ce qui reste. »

Si les photographies de l’exposition suivent une autre logique que celles du livre, l’intention demeure : voir. Luc Baptiste se passionne pour la composition. La recherche du « flash visuel » qui saisit la couleur d’un moment. Une trace éphémère que l’œil du photographe retient s’il est réceptif. Gare à lui s’il tarde, la trace sera effacée, le temps est passé.

Aux éditions Bleu autour

Dans ce travail d’enseignant, le partage d’une certaine vision du monde, Luc Baptiste peut compter sur le soutien de son éditeur, Patrice Rötig. Luc Baptiste a en effet fait partie des premiers ouvrages de Bleu Autour.

La collection « D’un lieu l’autre » attendait des auteurs entre plusieurs lieux, cultures ou langues, avec des récits plutôt que des romans.

Voyages lointains

De ses voyages lointains (Pakistan, Chine, Indonésie, Jordanie), Luc Baptiste a ramené des instantanés de vie. Des images intranquilles qui interpellent. Que se passe-t-il hors du cadre ? Que nous dit le regard du photographe des moments dont il a été témoin ? Luc Baptiste note l’évolution de sa pratique de photographe. Elle reflète celle du monde.

L’écrivain voyageur a posé ses valises à Moulins pour quelques semaines, après Blois et Vichy, et avant Chamalières.

Pratique. Exposition de photographies « De traces, le monde abonde », au campus de Moulins, 28, rue des Geais à Moulins, jusqu’au 23 février 2024. Rencontre-dédicace à la librairie Le Moulins Aux Lettres, vendredi 26 janvier, de 16 h 30 à 18 h 30.